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Dans un futur très proche, Judith, jeune lycéenne de banlieue à l'enfance atypique, rencontre un chef de bande et plonge dans un univers violent et inconnu.
Elle évoque son histoire le temps d'un voyage en bus, fil rouge qui nous entraîne dans une histoire d'amour fou, d'amitié cachée et de violence extrême.
Un portrait sans concessions de la banlieue et de ses pièges, et des conséquences de nos actes.
Comme un moineau de Céline Saint-Charle, lu par Delphine Chanéac, SAGA Egmont, 2022 (1ère édition : Books on Demand, 2015.
Je côtoie Céline Saint-Charle sur les réseaux et apprécie énormément sa personnalité percutante, facétieuse, auto-délirante et plus si affinités.
L’état de mas PAL étant ce qu’il est, je l’ai encore très peu lue…
Un titre gentillet…
Le moineau est un passereau commun, tellement habituel dans les villes et les campagnes que l’on ne s’intéresse pas vraiment aux individus isolés.
Le moineau est petit et fragile, libre et vulnérable…
Il y a plusieurs moineaux dans ce roman…
L’héroïne, d’abord, Judith, qui nous entraîne, tout au long d’un trajet en bus, dans le récit de sa vie, depuis une enfance solitaire auprès d’une mère qui ne l’a jamais acceptée jusqu’à sa rencontre avec un chef de bande, caïd de la cité où elle a toujours vécu…
Il y a aussi les enfants d’une famille où règne la violence d’un père alcoolique qui se protègent les uns les autres et ont su créer des sas de sécurité, une jeune femme piégée et violentée pour l’exemple qui va développer une addiction pour les pistaches au point d’en picorer sans arrêt…
Et puis, étant donné que le moineau vit en groupe et pépie à tout va, nous pouvons élargir la métaphore aux bandes de jeunes et aux gangs des cités, à la force des groupes constitués…
Un titre faussement gentillet, donc !
Ce roman est construit autour d’un lieu, la cité, une cité à la fois connue et dystopique, une cité ambivalente avec ses règles sordides et son humanité, une cité où les gros moineaux sont des prédateurs pour les petits piafs, des régulateurs pour les trafics, des protecteurs aux buts troubles, des alliés pour les politiques véreux…
Une histoire qui part parfois dans tous les sens, avec des digressions, des douches froides et des moments doux. J’ai veillé à ne jamais perdre le fil de ce trajet en bus aux arrêts en forme de chapitre, à ces pépiements parfois naïfs, tantôts lucides, souvent désespérés ou d’une violence crue…
Céline Saint-Charle m’a embarquée à la suite de Judith dans une intrigue foisonnante :
Une ode à la lecture qui rassemble les contraires, la jeune fille naïve et solitaire et le caïd charismatique…
Une drôle de façon de faire du shopping…
Une sexualité non assumée…
Une romance à l’eau de rose qui se transforme et relation toxique…
Une histoire d’emprise…
Des amitiés solides malgré le contexte…
Une quête de soi, de ses origines…
Une errance urbaine…
Un roman noir sur les dérives politiques…
Un portrait sans concessions de la banlieue, de ses pièges…
Un dénouement en forme de morale sur les conséquences de nos actes.
Je sors de cette lecture un peu bousculée, déboussolée, avec l’envie de visiter le site de l’autrice et d’y faire du shopping.
Seul bémol : une version audio déplorable avec une narratrice qui ne rend pas service au texte et, manifestement, un montage un peu brouillon.
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