"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Entre les obsèques d'Adrienne Lecouvreur, dont l'Église refuse
de bénir la dépouille en 1730, et les funérailles quasi nationales
de Sarah Bernhardt en 1923, près de deux siècles s'écoulent au
cours desquels va peu à peu s'effacer le contraste entre le prestige
du théâtre et le pitoyable statut accordé aux comédiennes. Longtemps,
celles-ci ont été vues comme des femmes légères, dont
l'image oscillait entre la demie-mondaine et la prostituée.
Cet ouvrage montre au contraire comment, au XIXe siècle, elles
acquièrent, mais non sans mal, une légitimité artistique et une
respectabilité sociale. Anne Martin-Fugier décrit dans le détail,
sordide, pittoresque ou magnifique, ce que furent ces vies de
femmes, les vedettes (Mademoiselle Mars, Marie Dorval, Rachel, Sarah Bernhardt) et les autres, restées inconnues, depuis l'apprentissage des planches jusqu'au dernier tomber de rideau. Rebelles ou dociles, fantasques ou appliquées, adorées ou sifflées, tour à tour monstres sacrés et parias.
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