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Ce qui à l'origine était un pari extravagant s'est transformé en une quasi-institution ; est ce à dire que Nicolas Andry s'est embourgeoisé ? On aurait pu craindre en effet, passée l'heureuse surprise de l'événement princeps, un épuisement des contributions, un étiolement des thèmes ou, pire encore, une répétition mécanique des sujets. Il n'en a rien été ! L'audience est en progrès et, depuis quelques années, de jeunes collègues n'hésitent pas à saisir la parole.
Au delà des membres fondateurs, le Cercle s'est agrandi d'un arc de fidèles, coutumiers du rendez vous de novembre. On ne peut que s'en réjouir, car telle est la vocation d'un Cercle. Alors qu'une société prend de l'importance, qu'un groupe se développe, un cercle est géométriquement destiné à augmenter son rayonnement en adjoignant de nouveaux maillons tout en gardant le même centre.
Or le centre, c'est l'objet à connaître, c'est ce qui a trait au corps et à la chirurgie qu'il ne faut cesser de passer au tamis des sciences humaines. Ce qui revient à poser en permanence la question fondamentale : quelle est la place de l'humain dans la société et dans le monde ? Question éminemment politique qui renvoie à notre statut. Car, quoi qu'on dise, notre activité est un fait sociologique et tout indication posée chez un patient est un acte politique. Nous appartenons à la Cité que nous contribuons à façonner quel que soit notre mode d'activité.
On peut concéder que notre tâche est lourde et devient chaque jour plus pesante ; et il est un écueil dont nous devons nous garder : celui d'opérer une césure trop nette et trop brutale entre une activité professionnelle harassante et, à plusieurs titres, déconsidérée, et un « désir d'ailleurs » sous la forme des « travaux du Cercle » qui seraient vécus comme un exutoire en réponse à une pression intolérable. Or il y a dans chaque vestige du passé, dans chaque regard que nous portons sur nos conditions d'exercice, une leçon à tirer pour le présent et surtout pour l'avenir.
Dix ans, chez un petit d'homme, scandent l'acquisition de la raison. La raison d'être du Cercle Nicolas Andry est d'anticiper les bouleversements à venir et les bonnes volontés seront toujours bien accueillies pour défricher les vastes chantiers qui nous attendent, comme l'importance à accorder au numérique dans la transmission des savoirs ou les implications de la multi-connection des patients. Il faut dire et redire que nous occupons une place privilégiée ; nous pouvons nous situer à la fois au coeur des choses et sur la périphérie du cercle, nous pouvons avoir le « nez dans le guidon » sans sacrifier la distance nécessaire à l'analyse critique.
Longue vie au Cercle Nicolas Andry !
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