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Le mouvement Cobra - nom inventé par l'écrivain belge Christian Dotremont à partir des premières lettres de COpenhague, BRuxelles et Amsterdam fut lancé dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale par des écrivains belges, des artistes danois (Asger Jorn), néerlandais (Karel Appel, Anton Nieuwenhuys Constant, Guillaume Corneille), rejoints par des artistes belges (Pierre Alechinsky, Pol Bury).
Tous souhaitaient l'avènement d'une société nouvelle, dans laquelle un art entièrement neuf trouverait sa place. Rebelles à toute forme d'autorité, aussi bien dans la société que dans l'art, ils tiraient volontiers leurs exemples des cultures dites " primitives ", de l'art de l'enfant ou de celui des malades mentaux. Leur souci premier était de s'affranchir des contraintes des traditions établies, et de parvenir à une expression parfaitement spontanée, dans quelque domaine que ce soit.
Willemijn Stokvis a su écrire une étude à la fois approfondie et captivante du mouvement Cobra. Au cours de ses recherches, cette historienne de l'art néerlandaise a pu consulter de très nombreux documents, s'entretenir avec les acteurs et les témoins de cette aventure artistique et mener avec eux une abondante correspondance. Elle ne se contente pas d'analyser les oeuvres des artistes de ce mouvement, mettant aussi en lumière leur engagement marqué dans la société de l'immédiat après-guerre.
Au sein de l’abondante bibliographie consacrée au groupe COBRA, cette monographie occupe une place prépondérante par bien des aspects. Tout d’abord, une bonne centaine de pages de reproductions en couleurs nous présente les différents protagonistes de l’aventure, née au fond d’un café parisien le 8 novembre 1948. Bien sûr, nous y retrouvons les différents peintres, sculpteurs et écrivains : Christian Dotremont, Jacques Calonne, Joseph Noiret, Asger Jorn, Karel Appel, Constant, Corneille, Pierre Alechinsky, Jan Nieuwenhuys, Pol Bury, Georges Collignon, Henry Heerup, Egill Jacobsen, Carl-Henning Pedersen, Jacques Doucet et Jean-Michel Atlan. Des Belges, des Néerlandais, des Danois … Après la Seconde Guerre Mondiale, ce mouvement décida de réagir contre le surréalisme, jugé trop formaliste.
Et, en effet, il apporta une bouffée de spontanéité, pendant trois ans, à l’art européen, tandis que l’art américain s’imposait un peu partout.
L’historien d’art néerlandaise, Willemijn Stokvis, est l’auteure de cette incroyable somme de renseignements et de réflexions sur l’implication de ce groupe dans le XX° siècle. En 1973, sa thèse (COBRA. Geschiedenis, voorspel en betekenis van een beweging in de kunst van na de tweede wereldoorlog) fut le fondmeent du travail ultérieur. Cette version, résultant de nombreuses refontes au fil des rencontres avec les différents membres, nous présente donc une histoire détaillée de COBRA. La documentation complétant l’ensemble est également un des atouts de cette monographie.
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