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L'exposition "Clemenceau, le Tigre et l'Asie" fera découvrir au grand public un aspect méconnu et pourtant fondamental de la personnalité de l'un des plus grands hommes de l'histoire de France. On connaît bien Georges Clemenceau, le républicain, le radical, le « Père la Victoire ». On sait moins que, profondément anticolonialiste (son discours prononcé devant la Chambre des Députés le 31 juillet 1885, pour s'opposer à la politique du gouvernement Ferry au Tonkin et en Chine, le démontre), Clemenceau nourrissait une véritable passion pour l'Asie, ses arts, ses cultures, ses religions. Cette exposition, transversale, axée sur sa découverte de l'art japonais, de l'Inde et du bouddhisme, sur l'orientalisme et l'intérêt pour l'Asie se basera à la fois sur les collections du musée des arts asiatiques Guimet mais aussi sur la collection de Clemenceau, dont une partie fut dispersée en 1894 lorsque, privé de son mandat de député par le scandale de Panama, il dut se résoudre à la vendre aux enchères. Les autres objets sont aujourd'hui conservés notamment dans sa maison de Saint-Vincentsur-Jard en Vendée, au musée Clemenceau rue Benjamin Franklin à Paris et au musée des Beaux-Arts de Montréal.
Discours du 31 juillet 1885 devant la Chambre des Députés : « Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures !
C'est bientôt dit. Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand.
Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! Race inférieure, les Hindous ! Avec cette grande civilisation raffinée qui se perd dans la nuit des temps ! Avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l'Inde pour la Chine, avec cette grande efflorescence d'art dont nous voyons encore aujourd'hui les magnifiques vestiges ! Race inférieure, les Chinois ! Avec cette civilisation dont les origines sont inconnues. Inférieur Confucius ? [...] » Extrait La politique coloniale, Clemenceau contre Ferry, préface de Jean-Noël Jeanneney, édition Magellan & Cie
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