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Si le gouvernement français m'a expulsé vers le Gabon, le 20 juin 1991, c'est l'opinion française qui a permis mon retour. C'est la France de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, du droit d'asile et de la liberté d'expression. Celle qui en 1792 proclamait sur les poteaux frontières de la nation française : «Ici commence le pays de la Liberté». C'est donc pour elle que j'écris cette lettre.
«En signe de remerciement, car ici se mobiliser pour la défense du droit d'asile, c'était aussi prendre parti dans le combat que je mène, avec d'autres, contre la dictature qui écrase le peuple marocain.
«En signe de remerciement, pour avoir si résolument empêché le silence, le temps, l'oubli de faire leur oeuvre d'enlisement - sauvant ainsi ma vie, en danger à Libreville, mais aussi à Paris «Et parce que j'ai été calomnié et traîné dans la boue, l'opinion française doit connaître la vérité sur tes véritables raisons de mon expulsion. La vérité quant aux pressions exercées sur le gouvernement français par le pouvoir marocain, puis sur moi-même, mon éditeur, des journalistes, par les autorités marocaines et françaises dès 1990 afin que mon livre «A qui appartient le Maroc?» ne soit jamais publié (...) «Il reste une certitude, une évidence : aujourd'hui, exiger la démocratie, en parler aussi fort et aussi souvent qu'on le peut, est la plus efficace des armes. Les dictatures - et celle du Maroc aussi - tomberont par la force des convictions démocratiques.»
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