"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a le Charlemagne de l'histoire et celui de la légende. L'un a façonné une nouvelle Europe, l'autre a donné à rêver. Les deux, l'homme qu'il fut et le personnage qu'a construit le temps, ont fourni pendant douze siècles la plus étonnante des références, aussi bien intellectuelle que politique. Ce livre consacré au Charlemagne de l'histoire ne manque pas de donner sa place au Charlemagne des chansons de geste, à celui du Saint Empire ou du royaume capétien, à celui de Napoléon ou de la Troisième République.
L'homme et son oeuvre sont d'une diversité qui touche au paradoxe. Le souci qui conduit et domine son action c'est celui de l'unité politique et religieuse de l'Occident chrétien. Homme d'Etat à la rude autorité mais sensible aux conseils de l'entourage qu'il s'est choisi, autodidacte féru de poésie latine et lisant le grec, initiateur d'une renaissance intellectuelle conçue pour les laïcs comme les clercs, mais aussi d'une nouvelle construction politique et d'un système monétaire qui durera mille ans, chef de guerre sans pitié et défenseur de la foi sur les champs de bataille comme dans les débats théologiques, organisateur d'un véritable Etat et fédérateur de peuples, attentif à l'enseignement que l'on dispense dans les écoles aussi bien qu'à la bonne tenue des domaines et à la composition des jardins, tel est l'étonnant roi des Francs et des Lombards qui, à Noël 800, devient empereur.
Charlemagne est profondément un homme de ce pays du Rhin, de la Meuse et de la Moselle qui est celui de ses ancêtres. C'est vers l'Elbe et vers le Danube qu'il se porte le plus souvent. Mais il impose sa loi à l'Italie, tente de prendre pied en Espagne, entretient des relations difficiles avec Byzance et ne néglige pas le califat de Bagdad. Le fulgurant chef de guerre est, pour gouverner, capable de prendre le temps de la réflexion. Et l'infatigable cavalier des campagnes d'été se dote d'une capitale parce que le temps n'est plus au gouvernement itinérant dans un empire qui ne cesse de s'étendre.
Jean Favier est né en 1932. Historien de vocation, il a été conservateur aux Archives nationales, professeur aux universités de Rennes, Rouen et de Paris-Sorbonne, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, directeur général des Archives de France, président du Conseil international des Archives et président de la Bibliothèque nationale de France. Membre de l'Institut, il est président de la Commission française pour l'Unesco. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Philippe le Bel, La Guerre de Cent Ans, François Villon, Le Temps des principautés, Les Grandes Découvertes, le Dictionnaire de la France médiévale et Paris. Deux mille ans d'histoire.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !