"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Du sang sur la banquise.
Au nord du cercle arctique, l'île de Craig, vaste étendue de glace encore vierge, est le domaine d'Edie Kiglatuk, une jeune femme attachée à sa terre et à la culture inuite. Un jour, au cours d'une partie de chasse, l'un des touristes à qui elle sert de guide est mystérieusement abattu. Si le conseil des anciens conclut à l'accident, Edie, quant à elle, soupçonne un meurtre. Peu de temps après, une autre expédition tourne au drame. Pour Edie, il ne peut s'agir d'une coïncidence. Portée par sa seule conviction, elle décide de mener l'enquête, s'aventurant sur un territoire où la moindre erreur pourrait lui coûter la vie.
Avec pour décor les paysages grandioses de l'Extrême-Arctique, ce thriller aux allures de puzzle machiavélique plonge dans le quotidien de la communauté inuite, tiraillée entre traditions ancestrales et modernité.
J’ai dévoré ce polar en une journée ! C’est un fait assez rare chez moi pour être souligné.
Pas tant par l’enquête policière en elle-même (même si je l’ai trouvée originale et bien menée). Non, c’est surtout le côté « documentaire » instructif qui m’a séduite. Ici, l’auteure nous emmène dans le Grand Nord, aux confins de l’Arctique Canadien. Elle nous balade en terrain Inuits comme si c’était chez elle. Du coup, on est là-bas et c’est dépaysant, c’est passionnant, c’est fascinant.
Les us et coutumes des Inuits y sont très bien décrits, le problème de l’alcoolisme dans cette communauté (problème commun aux communautés des Indiens d’Amérique également) est souligné et rend l’héroïne, Edie Kiglatuk, plus touchante. Contrairement à ce que j’ai pu lire par ailleurs, j’ai ressenti de l’empathie pour elle et de l’admiration devant son acharnement à trouver une vérité que personne ne semble vouloir reconnaitre.
Elle va s’opposer aux conseils des anciens qui avaient classé l’affaire du touriste tué comme un accident. Elle met en miroir ancestralité et modernité, ce qui lui vaut des pressions et des inimitiés. Elle n’aura de cesse pourtant, de rechercher la vérité, envers et contre tout.
Personnellement, même si le côté documentaire a pris le pas sur l’intrigue policière, cela ne m’a pas dérangée. J’adore vraiment les récits du Grand Nord à l’instar d’écrivains comme B. Clavel (surtout lui), Frison-Roche, N. Vanier et tant d’autres (ce sont, effectivement, que des romans ou récits de voyages sans prétentions policières).
Evidemment, si on ne choisit ce livre que pour le côté policier, je comprends qu’on puisse être un peu déçu. Pourtant le suspense est bien là, même si le temps s’étire et semble s’enliser. Je pense que c’est complètement voulu, pour que, nous, lecteur nous ressentions le rythme imposé par l’immensité des glaces et de la neige, où tout en comme « ouaté », en apesanteur.
En effet, le temps ne s’y écoule pas au rythme de nos vies plutôt citadines et les évènements ne sont pas perçus de la même manière. Il y a comme un fatalisme sous-jacent, où les épisodes de la vie (les malheurs comme les bonheurs) sont « subit » d’une certaine manière. C’est la Nature qui rythme leur vie ; ils n’ont pas de prise dessus. C’est cela qu’a voulu retranscrire l’auteur à mon sens.
On est loin d’un James Bond, ça c’est sûr, mais c’est bien cela qui m’a embarquée loin justement, très loin, au rythme des Inuits et de leurs traditions.
Un premier roman très concluant pour moi, à prendre en dehors de tous les critères d’un polar classique, ce qui en fait son originalité.
Merci infiniment Mrs McGrath pour ce moment d’évasion extraordinaire. J’en redemande !
Original et dépaysant, un polar arctique surprenant et captivant en pleine communauté inuite !
Une belle découverte, qui sort des sentiers battus du polar !
Avec pour décor, mais aussi pour personnage à part entière, les paysages rudes et magnifiques de l'Extrême-Arctique, notamment ceux de l'île de Craig, ce polar a tout pour offrir un véritable moment d'évasion, sans pour autant oublier une intrigue beaucoup moins simpliste qu'elle n'en a l'air de prime abord.
C'est aussi la découverte d'un beau personnage principal, Eddie Kiglatuk, jeune femme mi-inuite mi-canadienne, qui essaie de joindre les deux bouts en prenant la responsabilité de guider les touristes venus se confronter avec les conditions extrêmes du cercle arctique.
Deux expéditions virent au drame et Eddie se retrouve alors seule à vouloir éclaircir des coïncidences bien mystérieuses que tous les autres s'empressent de vouloir enterrer.
Comme si le lecteur embarquait lui aussi pour ces contrées lointaines, on s'acclimate d'abord à un rythme un peu plus lent, mais très vite l'enquête aux ramifications insoupçonnées et aux rebondissements bien agencés installent un suspense qui ne nous lâche plus.
En plus, MJ McGrath, en fine connaisseuse de la culture et du peuple inuites auxquels elle a déjà consacré plusieurs documentaires, n'hésite pas à pointer du doigt, mais sans trop appuyer ni donner de leçons, les enjeux actuels de cette communauté où l'alcool fait des ravages et dont certaines terres sont la proie de multinationales peu scrupuleuses.
Ses personnages sont tous d'une grande crédibilité et la communauté qu'elle dépeint est d'une grande justesse, sans aucun manichéisme.
Un beau et bon polar qui allie divertissement et découverte du monde, je vais d'ailleurs me ruer sur le second roman de M. J. McGrath qui vient de paraître cette année : "Le garçon dans la neige".
Entre deux grosses machines du genre, un polar original et plein de bonnes surprises qui fait du bien !
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