Notre époque connait un paradoxe étonnant : crânes et têtes de mort abondent dans l'imagerie actuelle, ces emblèmes allant jusqu'à se muer en accessoires de mode aussi légers qu'éphémères.
Et la grande faucheuse d'être ainsi banalisée, tandis que le refus de vieillir devient le maître mot de nos sociétés contemporaines.
Il n'est rien là pourtant qu'une nouvelle page d'une histoire qui tend depuis la nuit des temps à apprivoiser, adoucir voire nier cette perspective effrayante par différents biais. Qu'elles mettent l'accent sur l'inéluctable ou exhortent à profiter de la vie, les vanités jalonnent l'art comme autant de questions rémanentes.
Masaccio, Caravage, Georges de la Tour ou Philippe de Champaigne, Géricault, Gustave Moreau, Picasso ou Giacometti, tous ont tenté d'affronter ce grand thème. Le musée Maillol, par l'exposition qu'il propose, cherche aujourd'hui à mettre en perspective leur vision avec celle des artistes modernes et contemporains, qu'il s'agisse d'Andy Warhol, de Damien Hirst, d'Annette Messager ou de Christian Boltanski. Le catalogue qui l'accompagne prolongera l'analyse tant sur le terrain de l'art que sur ceux de l'histoire, de la sociologie ou de la psychanalyse, donnant ainsi toute son épaisseur au sujet.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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