"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au cours des années 1760 émergèrent dans tous les arts des oeuvres qui exprimaient une sensibilité nouvelle à l'égard du monde rural. Le goût pour le langage mythologique et allégorique, mais aussi pour la pastorale, s'affaiblit. On passa ainsi de Cérès, ou de la figure du berger, à celle emblématique du laboureur ; de la faucille, ou de la houlette, à la charrue. Sous l'effet du développement des sciences expérimentales et de la physiocratie, la campagne fut décrite avec un souci sinon d'exactitude au moins de vraisemblance, dans un esprit proche de l'Encyclopédie ou des ouvrages d'agronomie. Une architecture rurale soucieuse de commodité, d'hygiène et de sécurité vit le jour tandis que l'art des jardins chercha les voies pour joindre l'utile à l'agréable. Les sciences, néanmoins, tout en désenchantant le monde rural, furent porteuses d'un nouvel imaginaire : on fit de la campagne un monde idéalisé, où l'harmonie était moins poétique et religieuse que familiale et sociale. On s'éprit à ce point de ce monde imaginaire qu'on édifia des hameaux et des fermes parées, et qu'on se fit portraiturer en robe de gaulle et chapeau de paille. Ces divertissements apparemment légers masquèrent toutefois des enjeux politiques et sociaux de taille. Soucieux de légitimité, le roi guerrier et nourricier se mua en roi paysan tandis que l'agriculteur fut élevé au rang de héros anonyme, utile à sa patrie.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !