"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Marion décide d'accueillir sous son toit où elle vit avec Julien, son compagnon et Lou, leur dernière fille, une jeune migrante. Une association la met en relation avec Rokia, 19 ans, originaire du Libéria, passée par la Lybie puis l'Italie. Rokia, mutique avec ses hôtes, discute la nuit avec des inconnus, disparait dans la ville, se voile soudainement... L'enthousiasme de Marion laisse bientôt place aux incompréhensions, aux doutes... Qui a-t-elle introduit chez elle, au seul nom d'une humanité commune ? La relation entre les deux femmes se noue à la manière d'un pas de deux : un pas en avant, un autre en arrière, chacune dansant au rythme de ses priorités, ses croyances, ses valeurs. Lorsqu'intervient un troisième tempo, celui imposé par la loi européenne et l'administration française. Rokia reçoit un arrêté de reconduite à la frontière italienne, exécutable dans les 6 mois. Elle a alors le choix : accepter la procédure ou entrer dans la clandestinité. À partir de l'expérience vécue par la scénariste, ce récit explore les joies et les motivations de l'accueil d'une jeune migrante, sans en gommer les difficultés. Chronique du quotidien du point de vue de Marion, le livre confronte le lecteur à ses élans d'empathie, interrogations, suppositions et difficultés de compréhension.
Marion a une grande maison à La Rochelle, 3 de ses 4 enfants ont quitté le nid, l'envie d'aider et d'ouvrir sa porte. C'est dans cette dynamique que son mari, sa fille cadette et elle, accueillent Rokia, migrante originaire du Libéria.
Rokia a quitté son pays natal à 14 ans, ses 2 parents sont morts du virus ébola et elle aura mis 5 ans à parvenir sur le continent européen.
Marion reçoit Rokia avec ce désir irrépressible de bien faire, d'être appréciée mais la réalité est moins enthousiaste. Il va falloir du temps avant que la jeune femme s'ouvre à sa famille d'accueil.
Une fois la relation créée, chaque sourire est une victoire, les efforts payent et feraient presque oublier les difficultés administratives et la précarité de Rokia.
L'histoire, presque autobiographique de Quitterie Simon, est juste, sensible, elle ne magnifie pas le rôle de l'accueillant•e et décrit un quotidien souvent bordé d'incompréhensions, de fossés et de grands questionnements.
Ce livre n'a pas vocation documentaire mais ils démontrent sans équivoque les méandres administratifs, les aberrations licites et illicites de la justice et de la police, les difficultés colossales pour pouvoir prétendre à être régularisé•e,..., mais aussi la grande force de l'entraide humaine.
Le dessin aux aquarelles de Francesca Vartuli offre une sensation de douceur dans le tumulte et de flou dans la réalité, c'est une très belle mise en image de ce texte sincère.
Au travers de cet album, on traite aussi de la famille choisie ou innée, les difficultés de communication entre cultures ou générations, la confiance qui se gagne et se brise mais l'amour qui perdure, toujours.
A l'heure où la France cherche à durcir ses lois sur l'immigration, partager la lumière et les petites victoires de Marion et Rokia fait beaucoup de bien.
Marion a enfin sauté le pas. Elle doit accueillir Rokia chez elle la semaine prochaine et va la rencontrer pour la première fois. "A quoi est-on censé ressembler lorsqu'on a traversé l'impensable ?" Rokia a 19 ans, a quitté le Libéria à 14, elle a perdu ses parents du virus Ebola puis mis 5 ans à atteindre l'Europe avant d'arriver à La Rochelle, chez Marion....
Comment cela va-t-il se passer ?
Quitterie Simon raconte une histoire intime, largement inspirée de son expérience personnelle. Et c'est l'histoire d'une rencontre entre quelqu'un qui veut accueillir, aider et quelqu'un qui arrive, dans une situation administrative précaire, avec son traumatisme, sa culture, ses souvenirs... On apprend beaucoup sur la complexité de la situation de ces jeunes et sur la fragilité de la relation qui se met en place.
Francesca Vartuli dessine son premier roman graphique et je suis tombé sous le charme de ses aquarelles délicates et de ses couleurs légères qui correspondent parfaitement à ce récit plein d'humanité.
Cet album n'a pas forcément valeur documentaire, mais il a le mérite de nous éclairer sur la situation de ces jeunes migrants. C'est surtout un récit porteur de valeurs qui relate, avec beaucoup de sincérité et de délicatesse, la rencontre avec l'autre, les attentes, les déceptions, les moments de grâce aussi...
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