"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comté du Dorset, Angleterre, XVIIIe siècle. Helena est la fille de Lord Roseby, maître du domaine du même nom, situé au bord de la mer. Un jour, son père gagne aux cartes un superbe étalon, Oriel, que personne n'arrive à monter. Seule Helena peut s'en approcher. Avec l'aide de Jamie, le lad de l'écurie, elle parvient à apprivoiser Oriel. La nuit venue, elle monte l'étalon en cachette...
En relisant ce petit roman, plus de douze ans après sa première lecture, je me suis rendue compte d’une chose : mes gouts livresques n’ont absolument pas changés ! C’est bien simple : aujourd’hui comme hier, il suffit de me mettre face à une amitié indestructible entre deux jeunes gens de conditions différentes, à des héros tiraillés entre leur cœur et leur raison, à des causes désespérées … et à des chevaux, pour que je dévore en deux temps trois mouvements un roman ! Bon, désormais, les chevaux ne font plus parti des « critères obligatoires » pour que je m’intéresse à un livre, fort heureusement, mais j’avoue sans honte être encore folle de joie quand un cheval tient une place primordiale dans un récit … Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on, n’est-ce pas ?
Malgré tous les efforts de sa mère et de sa gouvernante pour faire d’elle une demoiselle digne de son rang, Helena, quinze ans, préfère galoper à bride abattue dans les prairies que broder d’interminables motifs au coin du feu. Aux côtés de son fidèle ami Jamie, la jeune fille chevauche chaque jour les rapides étalons de son père, Lord Roseby. Jusqu’au jour où ce dernier ramène aux écuries un mystérieux étalon, au regard vif et intelligent, mais nerveux et violent … Persuadée qu’Oriel mérite sa chance, Helena est prête à désobéir à son père et à l’entrainer la nuit pour faire de lui la plus docile et la plus rapide des montures du domaine ! Jusqu’au jour où elle découvre que des contrebandiers œuvrent dans le village … faisant fi de toute prudence et au mépris de toutes les règles de bienséance, Helena décide d’enquêter !
Comme souvent dans la collection Passion cheval, ce roman nous invite à faire la connaissance d’une jeune héroïne intrépide, amoureuse des chevaux et toujours prête à braver les interdits pour faire ce qui lui semble être juste. Helena est une jeune aristocrate déterminée qui ne se laisse arrêter par aucune difficulté. Elle en est convaincue : Oriel a un cœur d’or, et il fera un excellent cheval de course. Encore faut-il réussir à gagner sa confiance … Difficile quand on a l’interdiction formelle de s’en occuper ! Heureusement, Helena peut compter sur l’aide et le silence de Jamie, son ami d’enfance, fils de la gouvernante et du maréchal-ferrant du manoir. J’aime beaucoup leur amitié, qui se joue allégrement des différences de classes sociales … Même si, inévitablement, ces différences vont progressivement s’imposer à eux maintenant qu’ils sortent de l’enfance. Car c’est bien là le « cœur » de l’intrigue : Helena, jusqu’alors insouciante du fait de son statut de jeune Lady, va découvrir la réalité de la vie des petites gens … Et toutes ses convictions vont s’en voir ébranlées.
Car comment continuer à considérer tous les contrebandiers comme des tueurs assoiffés de sang quand on découvre que derrière ces brigands se cachent des villageois doux comme des agneaux que l’on croise chaque jour ou presque depuis sa naissance ? Comment continuer à les haïr viscéralement pour leurs crimes quand on découvre la misère qui les oblige à importer illégalement des produits de première nécessité pour ne pas avoir à payer de taxes ? Pire encore : comment envisager les dénoncer au capitaine de la garde quand on est plus si certaine de condamner ces agissements ? Helena découvre que la vie n’est pas aussi manichéenne qu’elle l’envisageait jusqu’alors : il n’y a pas d’un côté le noir, de l’autre le blanc, il y a aussi du gris avec toutes ses nuances. Il n’y a pas d’un côté les gentils, de l’autre les méchants, il y a aussi ceux qui font simplement ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, avec la réalité des taxes et de la misère … Par contre, quand des naufrageurs sévissent dans les environs, Helena retrouve tout son entrain : hors de question de laisser ces monstres conduire un navire au naufrage pour tuer l’équipage et récupérer la cargaison ! Et tant pis si cela met en péril un secret qu’elle a promis de tenir …
En bref, vous l’aurez bien compris, avec ce roman, Victoria Holmes nous offre un récit riche en actions et en émotions ! Impossible de s’ennuyer aux côtés de l’intrépide Helena, qui va tout faire pour convaincre son père qu’Oriel est un bon cheval, et pour mettre fin aux agissements des terribles naufrageurs sans nuire aux pacifiques contrebandiers des environs … Une belle histoire d’aventure, et aussi d’amitié, où les chevaux occupent bien évidemment une place primordiale sans pour autant prendre le pas sur l’intrigue … Un roman pour tous les petits cavaliers et petites cavalières en herbe, que je conseille particulièrement à ceux et celles qui aiment les histoires riches en suspense et en mystères ! Pour ma part, je suis conquise comme au premier jour : j’ai littéralement dévoré ce petit roman, j’ai tremblé aux côtés d’Helena et Jamie, j’ai soupiré de soulagement avec eux, j’ai exulté de joie avec eux, et j’ai souris d’émotion à la fin … pour eux !
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/01/la-cavaliere-de-minuit-victoria-holmes.html
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