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Le premier tome des Carnets de Louis Guilloux concernait les années 1921 à 1944. Nous voci maintenant au lendemain de la Libération. Guilloux séjourne plus souvent à Paris, voyage à travers l'Europe, se fait de nouveaux amis, notamment Albert Camus. Témoignage passionnant à la fois par les choses vues et par la qualité de celui qui les voit, sa chaleur, sa promptitude aussi à reconnaître la détresse humaine. Le premier tome des Carnets ressemblait beaucoup à un instrument de travail : des notes, des matériaux qui serviraient un jour au romancier. Le second est plus proche du journal intime. Guilloux s'explique dans ses Carnets mêmes sur les raisons qui lui faisaient souhaiter qu'ils soient publiés un jour : «J'ai eu, pendant des années, l'habitude et pour ainsi dire la manie de la note quotidienne ; c'est là ce qu'on appelle tenir son journal. Il me reste des carnets, des papiers nombreux et fort en désordre que je me promets d'examiner un jour, bien que, pour le moment, cette seule pensée m'inspire la répugnance la plus vive. Brûler vaudrait mieux. Cependant, depuis quelques jours, je pense que je ne le ferai pas. Loin de là : je mettrai ces papiers en ordre, sans y rien changer. Que s'ils doivent tomber sous d'autres yeux que les miens,je veux y paraître tel que je fus, et que je suis. Point de ruse.»
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