Soeur aînée du poète Paul Claudel, sculpteur de talent à une époque où les femmes de sa condition s'adonnent plutôt aux ouvrages de dames, élève, collaboratrice puis maîtresse de Rodin qui l'a aimée à la folie, la vie de Camille Claudel est peu banale. C'est une héroïne au destin tragique : trente ans de création (1883-1913), qui font de Camille un des plus grands sculpteurs du XIXe siècle, suivis de trente ans d'internement à l'asile (1913-1943).
Le parcours de Camille Claudel est lié à celui de Rodin : destins croisés. Camille et Rodin se sont aimés, ils ont créé ensemble et chacun de leur côté. Ils ont été, pour l'un comme pour l'autre, une source d'inspiration, ont collaboré tous deux à La Porte de l'Enfer et aux Bourgeois de Calais, si bien que l'on a du mal parfois à distinguer leur main. Elle a produit des oeuvres maîtresses, encore admirées aujourd'hui et Rodin a fixé son beau visage pour l'éternité dans la terre, le plâtre, le bronze, le marbre et la pâte de verre. Et puis il y a eu la rupture, fatale pour Camille qui sombrera dans la folie, folie précédée par une production autonome d'une forte originalité qui, par son sens du mouvement stylisé, préfigure à certains égards l'Art nouveau et s'incarne avec virtuosité dans les matériaux les plus rares
C'est ce double itinéraire amoureux et artistique des deux sculpteurs que retrace cet ouvrage dirigé par un des meilleurs connaisseurs de leur oeuvre, Antoinette Lenormand-Romain.
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