"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Amsterdam, de nos jours. Un enfant immigré est élevé par des parents communistes, tendance Kim-il-Sung. Sa vision du monde en porte la marque. Son vocabulaire, aussi. Et comme Momo, le héros de La Vie devant soi, il ne mâche pas ses mots.
Un jour, ses parents l'envoient en Afrique retrouver sa grand-mère maternelle et ses racines. Il est en quelque sorte « en mission » : observer le monde post-colonial tout en restant fidèle, au milieu des torsions idéologiques, à l'enseignement révolutionnaire reçu dans son enfance.
Sur place, il croise les traces - et les archives - d'un de ses ancêtres. Jeune homme de 17 ans, Dabilly a fuit en 1880 la France et une carrière toute tracée à l'usine pour tenter l'aventure coloniale. Dans une « côte de l'Ivoire » désertée par l'armée française, il fait la connaissance d'hommes atypiques, dirigeants de maisons de commerce, qui négocient avec les tribus africaines, contre les Anglais, pour établir de nouveaux comptoirs et faire fructifier les échanges.
Au fur et à mesure qu'ils progressent à l'intérieur des terres, ces hommes découvrent un pays preque inexploré, avec ses légendes, ses pactes, ses rituels, ses codes amoureux... Au milieu de ces mystères, la lutte entre les aventuriers et les administrateurs coloniaux, contribue à façonner l'histoire.
Le regard humain et décalé de Gauz fait vivre des personnages tout en contrastes, habités par une lumière solaire, qui ne se soucièrent jamais d'occuper le devant de la scène. Une chronique ethnologique pétrie de tendresse et d'humour.
Après avoir été diplômé en biochimie et (un temps) sans-papiers, Gauz réalise des photos, des documentaires, des émissions littéraires et des articles économiques satiriques en Côte-d'Ivoire. Depuis que le succès de son premier roman, Debout Payé (50 000 exemplaires en grand format), vedette de la rentrée 2014, l'a propulsé sur le devant de la scène, il part la moitié de l'année se recueillir à Grand-Bassam, première capitale coloniale de la Côte d'Ivoire, où démarre le présent roman.
Ce roman vaut le détour au moins pour le style de l'auteur. Quoiqu'un peu perdue par le fil de l'Histoire/des histoires, il y a, à mon sens, du génie dans la façon d'écrire de Gauz. La lecture est parfois difficile, de même que la traversée dans la jungle. Mais les formules de l'enfant, prêtent à un sourire attendri, et sont de véritables pépites.
J'avais été emballée par Debout Payé, aussi me suis-je réjouie quand est paru Camarade Papa, deux romans signés Gauz.
L'écrivain ivoirien nous livre ici une histoire de la colonisation inédite au travers de deux regards : celui d'un jeune homme blanc qui quitte son village, Abilly, près de Châtellerault, pour l'Afrique, à la fin du dix-neuvième siècle, et celui d'un enfant métis, issu de l'époque coloniale. À la mort de sa mère, en 1977, depuis Amsterdam, ce dernier est envoyé en Afrique retrouver ses racines.
C'est une histoire de la colonisation comme je n'en avais jamais lue. Sans mâcher ses mots, avec une écriture et un vocabulaire truculents, Gauz nous entraîne à Grand Bassam, première grande ville coloniale, de manière très originale, avec énormément d'humour mais aussi beaucoup de tendresse.
J'ai beaucoup appris et j'ai souvent souri à la lecture de ce roman, même si je me suis parfois perdue dans les personnages.
La colonisation de l’Afrique, beaucoup en parlent, plus ou moins bien, mais Gauz qui avait étonné par son talent dans Debout-Payé, confirme avec Camarade Papa, une œuvre originale qui éclaire sur les méthodes employées par Français et Anglais pour s’approprier les territoires africains.
Mêlant deux époques qui pourraient se rejoindre, Gauz m’a beaucoup amusé avec cet enfant formaté par un père militant communiste ardent, admirateur de Mao et de la révolution. Son vocabulaire est hilarant, ses formules sont tendres, réalistes, jouant avec les mots. Yolanda, la prostituée qui est derrière sa « vitrine à bisous », à Amsterdam où vit notre gamin, est comme une mère, la sienne n’étant plus là : « Quand elle m’a serré fort sur ses grands bonbons pour messieurs, j’entendais son cœur battre le tam-tam des Boni-marrons. »
Quand on laisse ce jeune homme qui part retrouver sa grand-mère en Afrique, l’auteur nous ramène subitement en 1880 avec un certain Dabilly qui traverse la France pour aller embarquer à La Rochelle afin de gagner les rivages de la Côte d’Ivoire.
Ça foisonne d’anecdotes, de rencontres avec des titres de chapitres peu conventionnels, quelques légendes africaines concoctées par Gauz pour agrémenter le tout.
Camarade Papa est un roman déroutant, emballant, passionnant souvent. Il réussit à faire le lien entre la colonisation de la Côte d’Ivoire et le retour d’un jeune noir élevé en Europe chez sa grand-mère africaine.
Même si je me suis perdu un peu avec tous les noms et les dialectes, j’ai aimé ces pages détaillant la découverte du pays. Sont bien décrits les appétits coloniaux et la soif de l’or des Européens qui ne reculaient devant aucun danger, aucune maladie pour s’adjuger de nouveaux territoires.
Enfin, je dois redire combien les aventures du protégé de Yolanda m’ont fait rire avec, en point d’orgue, la séquence de l’aéroport : désopilante !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
« Camarade papa » de Gauz, dont j’avais beaucoup apprécié le premier ouvrage « debout , payé » pour sa facture et son style bien personnels, m'attendait dans ma pile..plaisir en vue !!
Les premières pages m'ont emplie de joie.. l'histoire, racontée à sa façon me plaît, tout est parfait, le premier chapitre, celui du petit garçon à la peau claire avec un papa noir et une maman marron, qui disparaît du jour au lendemain, me parle !!
Sa copine Yolanda aussi dans une vitrine d’Amsterdam, on le comprend vite, tout autant !
Le discours communiste de la maman, du papa et les propos enfantins et pleins de fraîcheur du gamin me réjouissent, l'inventivité du vocabulaire et des tournures de l'auteur m’impressionne, tout me plaît..on avance !
Et puis, sans crier gare, nous voilà au milieu du siècle dernier dans une famille en deuil..et tout change : le style, les personnages..
et encore une autre fois, au sein d'une tribu dont la langue est ici encore traduite du mieux possible, vocabulaire et tournures adéquates, parfois très difficiles à comprendre !
Sans oublier les contes et légendes de grand Bassam en Cote d'ivoire, passionnants et revigorants !
Bref, même après avoir lu la quatrième de couverture qui parlait bien d'une reconstruction de la colonisation à deux voix , à deux voies bien sur, je n'ai pas reconnu l'histoire, ni l'Histoire : ce livre est sans doute trop travaillé pour moi, l'art de Gauz, loin du mien, son univers également sans aucun doute, mais j'ai eu beau prendre, reprendre, lire et relire certains passages.. rien n'y a fait, je ne suis pas entrée dans ce récit ! Dommage sans doute !
Ceci dit j'ai appris de nombreux détails sur la vie des Agny, « la transmission du pouvoir est avunculaire. On hérite de son oncle, le frère utérin de sa mère. » « la justice Agny n'est pas pénale, elle est compensatoire. Dans un meurtre, le clan coupable peut être condamné à donner un enfant, une femme ou un homme jeune à la famille de la victime.. » Peine que j'ai vu également appliquée chez les indiens d'Amérique.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !