"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La poésie de Boris Gamaleya donne en permanence à entendre des basaltophonies, puissant et divers chant du monde où retentissent et s'entrelacent des voix qui sourdent de la nature, notamment des orgues basaltiques ou des eaux qui les parcourent, ainsi que toutes sortes de voix humaines, au premier chef celle des spoliés et des opprimés. Ecoutée ici de multiples manières, l'oeuvre gamaleyenne est pour la première fois célébrée avec ampleur, elle qui défend inlassablement la liberté d'aller jusqu'au bout de toute entreprise spirituelle, philosophique, mentale, sensorielle, humaine. Les exégètes ont usé eux aussi de leur liberté pour se confronter à cette oeuvre immense, tout en essayant d'être fidèles à son esprit : « Les grands mots du lexique, fatigués de discuter font dodo... Et les choses qu'ils cachaient risquent un oeil vers la liberté... » Soucieux de ne pas réveiller ces « grands mots », un contrepoint de voix multiples entrelacées à la voix singulière et diverse de Boris Gamaleya a composé le présent volume. Pour en faire un ouvrage de référence, aux interventions du colloque de Nice (25-26 novembre 2004) s'adjoignent des contributions présentant d'autres approches de cette oeuvre, et à une petite anthologie de chacun des livres qui la composent répondent quelques poèmes inédits, saisis en cours de création. Un CD donne à entendre deux des musiques que les « polyphonies basaltiques de l'extrême » ont inspirées.
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