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1962. L'Indépendance. Les écoliers apprennent brusquement qu'il est interdit d'utiliser le crayon
rouge. En effet : le papier reste blanc, l'encre reste bleue, mais les corrections se feront
dorénavant en vert. Il n'est pas question de maintenir les bleu blanc rouge, couleurs haïes de la
colonisation.
Nos deux petits héros, un garçon et une fille, rentrent ensemble de l'école ; ils habitent le même
immeuble. Ils se précipitent chez eux pour raconter ce premier symbole de l'Indépendance : ils
sont fiers, et se sentent les pionniers d'un acte fondateur.
Maïssa tisse à travers ce nouveau roman une aventure à la fois commune, ils ont le même âge,
habitent le même lieu, et tout à fait différente : l'un est garçon, l'autre fille, l'un devra se battre,
l'autre, maintenir la continuité...
Gros coup de coeur pour ce roman à deux voix, celle de Lilas, fille d'un martyr de l'indépendance et celle d'Ali, fils d'un héros de la guerre. En 1962, ils entrent au collège et découvrent une nouvelle liberté, une nation à construire. Ils vont s'aimer, se marier et avoir une fille. Leur couple va surnager entre espoir, désillusion, modernité et pression des traditions. Le livre s'achève en 1992 avec la montée de l'intégrisme et la victoire du FIS aux élections et c'est 30 ans d'histoire de l'Algérie que j'ai découvert à travers la vie de ces familles vivant dans un immeuble d'Alger.
Les premières joies de l'indépendance, la corruption des dirigeants, l'émancipation des femmes, la pression sociale, on découvre un pays, on comprend son histoire. C'est beau, émouvant, passionnant.
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