"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout en luttant contre son alcoolisme, Conrad - ex-flic - ne dispose que d'un seul maigre indice pour élucider la mort de la jeune Karen Littleton dont le corps a été retrouvé calciné dans une petite ville de Californie.
Les rebondissements continus de cette affaire changent constamment le point de vue du lecteur, jusqu'à ce que le récit atteigne son apogée avec un final puissant et inattendu.
Une BD qui accroche, ne laisse pas indifférent. Une enquête noire d’un ex-flic tombé en disgrâce, embrumée par les vapeurs d’alcool, l’odeur de brûlé qu’a laissé la victime et une sombre envie de la part de Conrad, flic maudit, de mettre enfin un point final à cette enquête foireuse qui n’a jamais trouvé son épilogue.
La couverture, rien que la couverture donne immédiatement le ton sinistre, glauque de cette enquête. Un ciel noir, des contrastes marqués entre l’orange dont on ne sait s’il faut penser à un paisible coucher de soleil ou aux lueurs d’incendie qui détruise toute pièce à conviction.
Toute la BD est très subtilement découpée, hachée menu comme les pensées de l’enquêteur qui semble se noyer dans le passé, l’oubli, l’alcool et la peur de conclure. Le dessin de Peter Krause, juste suffisamment flou pour augmenter l’état brumeux des pensées de Conrad et, néanmoins, parfaitement précis pour semer des indices, laisse entrevoir les progrès de l’enquête tout en ménageant la chute effroyable prévue par le scénariste, Chip Mosher. Du beau, très beau travail ! Ce serait une erreur d’oublier le coloriste Giulia Brusco qui avec ses couleurs noires, obscures soutient et souligne admirablement le scénario et le dessin de ses comparses.
Une BD réussie qui pose bien des questions sur la noirceur qui entoure le travail des enquêteurs dans cette Amérique profonde où la loi du plus fort est laissée à la dépendance de l’usage d’alcool sans contrôle et à celle de la suprématie de la solitude, profonde et désespérante qui permet de s’entêter dans des enquêtes mais, aussi, de les diriger en fonction de ce que pense et vit l’enquêteur plutôt que de suivre une quête d’indices permettant une recherche des faits contrôlée et en équipe, en vue d’aboutir à une conclusion d’enquête entérinée par les services.
Une BD à découvrir même si, selon moi, ce modèle de société n’est pas enviable.
Un polar façon comics us. Un ex-flic alcoolo en quête de rachat, une jeune fille retrouvée morte au cœur d’un des incendies qui consument la Californie.. C’est l’occasion de redorer son blason, de reprendre pied… Conrad va tout faire pour trouver le coupable.
Ce récit noir semble très classique… Si tu es habitué aux comics de Brubaker et Phillips, tu retrouveras des ingrédients connus : Le dessin de Peter Krause (pas mal de comics au compteur) nous offre un trait noir épais, les couleurs tantôt fortes, tantôt nuancées de Giulia Brusco et l’atmosphère lourde, poisseuse autour d’un personnage à la dérive…
Rien de bien surprenant donc ? Pourtant si… Le récit bien amené, condensé sur 64 pages, drive le lecteur vers une fin inattendue (ou presque) … je n’en dirai pas davantage !
Un bon moment assuré avec ce one-shot aux allures de polar désabusé. Un album publié initialement en financement participatif qui mérite le coup d’œil.
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