Au coeur de cette tragicomédie : le cancre.
Qu'est-il advenu de lui, le souffre-douleur du système éducatif ?
Honni des « bons élèves », exutoire de nos propres insuffisances, il a disparu des instituts de sondage, gentiment remplacé dans la prose administrative par « l'élève en situation d'échec ».
Ce rêveur exclu de la norme scolaire, familièrement au titre « d'écolier paresseux », conforte les forts en thèmes à se plier docilement aux règles sociétales, car le cancre au sens premier est une bête dangereuse. Celui que l'on a tenté de dissimuler sous un bonnet d'âne ne cesse pourtant de défier, bien malgré lui, cet univers que nous avons voulu policé, lissé, ordonné.
Il cristallisait notre phobie de l'échec et représentait ce qu'il ne fallait surtout pas être pour se voir accepté et reconnu comme partie intégrante du groupe. Car tout ce qui n'entre pas dans les cadres est vilipendé, exécré, rejeté... De toute évidence, il nous faut sortir des clichés et des idées reçues pour que vive l'éducation !
Anne Martin est enseignante en lycée. Elle a consacré sa vie professionnelle à servir les auteurs auprès des élèves.
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