"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans la plupart des villes françaises, les eaux usées et les excréments humains sont refoulés dans les sous-sols.
Éloignés des corps, ils glissent dans l'obscurité des égouts. Cependant, des hommes manipulent ces matières, les voient et en respirent les odeurs parce que leur activité professionnelle les v conduit. Qu'ils travaillent sur le réseau public ou privé, qu'ils circulent en ville ou demeurent huit heures par jour au fond d'un égout ou dans l'enceinte d'une station d'épuration, les hommes qui font l'objet de ce livre sont tous en contact physique avec ces substances pestilentielles que la plupart des citadins ne touchent, ni ne pensent.
Des substances autour desquelles se développent des fantasmes. Basses oeuvres montre que l'étude des égouts n'a rien d'anecdotique et qu'à la question de l'évacuation des eaux usées d'une ville se joignent des dimensions symboliques, anthropologiques et politiques. Six univers de travail situés à Montpellier sont tour à tour présentés. Il s'agit dès lors de prêter attention aux conditions de travail, aux techniques et savoir-faire de même qu'au sens que les travailleurs donnent à ce qu'ils font mais aussi à ce qu'ils sont.
Situation qu'un égoutier exprime ainsi : " La pensée s'arrête juste avant nous, nous on est en dessous ". Cette mise en perspective conduit à l'analyse de toute une série de mécanismes sociaux qui articulent positions sociales et souillure.
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