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Le Maquis est une histoire encore confuse et généralement gâtée par l'esprit partisan. D'abord on a crié trop haut des exploits plus qu'homériques et chanté abusivement trop de héros douteux. Ensuite, on ne s'est plus gêné pour n'y voir qu'un ramassis de bravaches et d'escarpes. Tout cela est conforme aux plus vieilles traditions de l'opinion publique. C'est un peu contre ce penchant au dénigrement exclusif que Jacques Perret, en écrivant Bande à part, essaye de protéger la mémoire de ses camarades. Le conteur n'est pas un champion très orthodoxe de la Résistance et on ne peut le soupçonner de stricte obédience aux dogmes de la libération. Ses partis pris sont d'un autre genre : il y paraît un peu dans ce récit, juste ce qu'il faut pour être honnête. Ce n'est donc pas un pamphlet ; pas davantage un document que puisse retenir un historien sérieux. Bande à part, avant tout, est une évocation des camarades qui vécurent ensemble de petites aventures sans grand éclat, cocasses pour les uns, mortelles pour les autres, et dans l'atmosphère souvent exquise d'une fraternité à l'état brut qui est le privilège du soldat, surtout s'il est irrégulier, surtout quand, aux yeux même de la dissidence, il fait bande à part.
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