"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Le 24 août 2018, ils s’apprêtent à jouer sur une grande scène pour la première fois, à Penthalaz devant six mille spectateurs. Ils ont été invités au Venoge Festival, le plus grand festival du Gros-de-Vaud et de la région lausannoise, suite à la défection du groupe Shaka Ponk. Il s’agit du groupe Blackout composé de trois garçons et d’une fille Leila.
Le concert est lancé et plutôt bien lancé, le public est conquis par des titres aussi énergiques qu’efficaces et la voix d’Alex fait le reste… Une immense ovation salue le dernier accord.
Un sentiment d’euphorie indescriptible étreint le groupe. Ils décident d’aller fêter l’événement au No Name un club de Lausanne en compagnie de deux groupies Sophie et Mélissa. Ayant abusé de vodka et de cocaïne, Alex va tenter d ‘abuser de Mélissa. Celle-ci s’échappe in-extrémis. Stupeur et colère pour les membres du groupe. De plus, si cette dernière porte plainte, c’en est fini de Blackout. Elle ne le fera pas et le groupe est soulagé.
Pascal Parrone revient alors sur la constitution du groupe et sa montée en puissance.
C’est Alex Marty qui, suite au divorce de ses parents s’est mis à la guitare et écrit des textes, pense à former un groupe. Il s’adresse alors à Éric Jordan, un ancien copain d’école, guitariste également. Tous deux cherchent ensuite un bassiste et dénichent Nils Jensen, multi-instrumentiste et aussi informaticien, un surdoué. Quant au batteur, lorsqu’ils entendent Leila Ndongo, ils n’hésitent pas et lui propose de les rejoindre. Au printemps 2018, un album contenant treize titres est terminé. Il leur faut quelqu’un pour promouvoir leur travail car s’ils veulent percer, il leur faut quelqu’un avec un bon réseau. Nils connaît quelqu’un qui serait parfait pour ce job. Il s’agit de Léo Steiner qui était son éducateur lorsqu’il était en foyer et qui l’a toujours soutenu. Il est en quelque sorte son mentor et son père spirituel. Léo, après avoir quitté le foyer, a monté son propre label, s’est associé avec un de ses amis et ils ont fondé leur propre label. Malheureusement son associé est décédé et Léo a fait une dépression. Maintenant, il va mieux et ses compétences et son expérience lui permettraient de faire un bon manager pour le groupe, Nils se porte garant de son ami.
Après sa prestation à Penthalaz et la frayeur qui s’en est suivie, le groupe continue son envol. Le 21 septembre 2018 a lieu le vernissage de leur album à Lausanne, l’agenda des concerts se remplit vite et ils sont tout près d’un succès international avec la signature imminente d’un contrat avec la Warner. La suite ne sera peut-être pas aussi réjouissante.
Parallèlement à la découverte de ce monde musical romand, ou plutôt par intermittence, nous découvrons d’autres personnages comme Robert Besson qui vient de perdre son fils unique Mickaël dans un accident de la route, Lisa Orwell, 35 ans, directrice du marketing dans l’événementiel terriblement excitée en découvrant qu’elle est enfin enceinte, Jean-François Nicoud dit Jeff qui donne des cours de guitare particuliers à de jeunes enfants et après avoir conquis leur confiance, abusent d’eux. Ces trois personnes tout comme Alex le chanteur du groupe et Freddy Weiss un des techniciens reçoivent à l’automne 2019 une lettre en provenance d’un cabinet d’avocats leur demandant de se rendre le mardi 10 décembre 2019 à 18 h précises dans un chalet isolé, commune de Blonay, où selon la volonté de leur client, les cinq bénéficiaires doivent être réunis pour pouvoir procéder au partage des avoirs. Avouez que cela est un brin intriguant pour les cinq récipiendaires du courrier mais surtout pour nous lecteurs !
Après nous avoir fait vibrer avec les chansons de ce groupe, puis angoisser et flipper avec la conduite du chanteur, Pascal Parrone imagine un scénario digne des meilleurs thrillers et maintient un suspense jusqu’à la dernière ligne.
J’ai trouvé intéressante et particulièrement réussie cette manière de mettre en lumière les côtés plus ou moins obscurs de chacun et comment l’espoir d’un quelconque gain peut attirer quasiment tout individu et l’amener à se dévoiler. Certains des personnages comprendront alors que les millions n’allégeront pas forcément le fardeau.
Dans Backstage, l’auteur souligne avec brio comment des blessures psychologiques peuvent parfois rester enfouies, sembler guéries puis resurgir soudain et amener à la vengeance. Il met l’accent sur les dépendances et les addictions que ce soit à l’alcool ou à la drogue et naturellement les conséquences plus ou moins dramatiques qu’elles peuvent entraîner, n’hésitant pas à faire prendre conscience à certains de ses personnages du désastre qui peut être engendré par leur inconséquence.
Backstage, deuxième roman de Pascal Parrone, que je définirais de thriller machiavélique est une véritable plongée dans la connaissance, les méandres et les tourments de l’âme humaine.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Pascal Parrone connaît la musique et cela se ressent d’emblée mais il va beaucoup plus loin dans les profondeurs et les méandres de l’âme humaine avec Backstage, un polar prouvant une fois de plus la qualité des auteurs suisses, comme Marc Voltenauer ou Nicolas Feuz le démontrent aussi.
Dans ce thriller passionnant, plein de rebondissements et de coups de théâtre, Pascal Parrone m’a baladé derrière la scène, dans les coulisses et fait vivre avec de jeunes musiciens talentueux. Du talent, ils en ont mais leurs faiblesses sont bien présentes, faiblesses que l’alcool et la drogue mettent en évidence, exacerbent même.
Alors, j’ai suivi Alex, Nils, Éric et Leila qui se rejoignent peu à peu et partagent leur goût pour la musique. Les attentes du public, leur talent et les moyens actuels de diffusion et de promotion font le reste, à condition d’avoir un bon manager, ce que Léo Steiner se charge d’accomplir, fort de sa grande expérience.
Précision importante : chacun des trente-deux chapitres est daté avec l’heure à laquelle il débute. Ainsi, je sais que les concerts en public, les sorties en boîte se déroulent en 2018, avant que débute cette vie bizarre que nous connaissons depuis plus d’une année maintenant.
Dans ses premières pages, Backstage n’a rien de flippant. C’est plutôt une plongée très documentée, très instructive dans l’aventure artistique de jeunes qui réussissent à s’imposer peu à peu et prennent pour nom de groupe : Blackout.
Grisés par leur succès assez foudroyant, ils se laissent aller à beaucoup boire ensuite pour fêter chaque concert particulièrement réussi. Alex qui séduit sans peine ses admiratrices, ne résiste pas à sniffer sa ligne de cocaïne comme il le fait avant d’entrer en scène, coke qu’un certain Freddy, garçon qui alterne séjours en institution pour être désintoxiqué, et travail d’homme à tout faire lors des tournées du groupe. En fait, il gagne bien plus avec son trafic de coke et d’héroïne.
Brusquement, alors que l’aventure de Blackout semble être l’unique thème du livre, commence la présentation d’un certain Robert Besson dont la vie a été bien cabossée avec un accident grave qu’il a causé il y a des années alors qu’il avait beaucoup trop bu et un autre qui a tué son fils, Michaël, devenu sa raison de vivre. Entre temps, il était tombé d’un échafaudage. Cet homme trouve alors dans son courrier la convocation d’un avocat pour un héritage…
Ainsi, entre les intermèdes musicaux assurés par Blackout et les dérapages d’Alex, je fais connaissance avec Lisa Orwell qui découvre qu’elle est enceinte à trente-cinq ans alors qu’elle avait fait quatre tentatives médicalisées infructueuses auparavant. Elle aussi est convoquée par ce même cabinet d’avocats pour le mardi 10 décembre 2019, à 18 h, dans un chalet isolé…
Vient ensuite, le tour de Freddy Weiss, le dealer d’Alex, à qui la convocation, comme pour les quatre autres, recommande la discrétion la plus absolue. Puis c’est Jean-François « Jeff » Nicoud, en pleine panique, car ce professeur de guitare a été surpris par une femme de ménage en pleine agression sexuelle sur un élève qu’il reçoit en cours particulier. Il a la soixantaine et il est convoqué aussi comme Alex Marty, le chanteur-compositeur-auteur-guitariste vedette de Blackout.
À partir de là, impossible d’en dire plus car le décor est bien planté avec tous les personnages dont certains vont se révéler d’une importance capitale. Plus je tourne les pages et plus l’ambiance devient tendue et le suspense haletant. Jusqu’à la dernière page, Pascal Parrone réserve des surprises et fait de Backstage, son deuxième roman, un terrible polar, à l’écriture précise et efficace, où alcool, drogue, sexe et violences font des ravages.
Je remercie Babelio (Masse critique mauvais genre) et les éditions Slatkine de Genève pour la découverte de ce thriller, une lecture au suspense captivant allant crescendo.
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