"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1988, Andrew Lloyd Webber triomphe à New York avec Le Fantôme de l'Opéra, tandis que Tess, ex-danseuse souffrant d'agoraphobie depuis un incendie meurtrier auquel elle a réchappé deux ans plus tôt, vit recluse dans un quartier de Brooklyn.
Lorsque Peter Halsey monte une nouvelle compagnie, à deux pas du Majestic Theater, Tess se dit que c'est un signe du destin et qu'il est temps pour elle de surmonter ses angoisses. Seulement, elle n'avait pas prévu de se reconvertir en danseuse de cabaret burlesque...
En commençant ce livre, je ne m'attendais pas à cette histoire. Le résumé en dit assez pour comprendre le sujet mais nous cache bien des choses. Attention, en l'ouvrant vous pouvez être surpris. Cela a été mon cas, j'ai été étonnée, dans le bon sens du terme. Le récit est beaucoup plus profond et émouvant que ce qui n'y paraît. On peut s'attendre à une histoire simple et banale mais on en est loin. Elle regorge de force, d'émotion et est exploitée avec grandeur.
Dans ce roman, nous allons suivre deux temporalités : 1988 et 2017. Le passé est tout de même majoritairement présent et cela m'a beaucoup plu. J'ai toujours une préférence pour le passé dans ce genre de récit. Les deux années se complètent parfaitement. En 2017, Tess décide de lever le voile sur son passé et de révéler sa jeunesse et le spectacle particulier auquel elle a participé. Le roman a une particularité dont je viens de me rendre compte à l'instant. Tess raconte son histoire mais le récit est écrit à la troisième personne alors qu'on s'attendrait plus à ce que la narration soit à « je ». Cela ne m'a nullement dérangé comme vous pouvez le constater et ne m'a en aucun cas empêché de m'attacher aux personnages.
Nous suivons Tess, une jeune femme de 26 ans, agoraphobe depuis qu'un événement traumatisant lui est arrivé, elle ne peut plus exercer son métier de danseuse. Elle reste confinée chez elle et son mari, comptant ses pas pour ses trajets quotidien. Elle a développé des tocs et se cache pour se préserver du monde extérieur. Je me suis tout de suite attachée à ce petit bout de femme fragile et sensible. J'avais envie de lui prendre la main et de l'accompagner dans sa lutte quotidienne et l'aider à surmonter ses peurs. Ce n'est pas pas moi qui l'ai aidé mais un coup du destin. Un matin alors qu'elle sort pour son trajet quotidien, elle va tomber sur une annonce : Peter Halsey recherche des danseuses pour son spectacle. C'est le déclic pour Tess, il est temps d'aller de l'avant et de reprendre le contrôle de sa vie. L'héroïne timide et fragile va se métamorphoser en une femme pleine d'assurance et qui s'affirme. J'ai beaucoup aimé suivre son évolution, la voir surpasser ses peurs et redécouvrir la force et l'insouciance qu'elle croyait avoir perdu. Tess se transforme et se mélange à son personnage de spectacle. Baby Jane lui permettra de s'émanciper et de retrouver sa confiance en elle.
L'héroïne va côtoyer différents personnages durant le roman ; les filles du cabaret, Peter Halsey, ses parents ou encore son mari. J'ai beaucoup aimé les filles, en particulier Amber et Elizabeth. Peter Halsey est gauche, pas très doué pour exprimer ses émotions et il est rustre. Toutefois, malgré son caractère ronchon je me suis attachée à son personnage, au contraire de John, le mari de Tess. Je n'ai pas aimé ce dernier. Non mais quel c** !
Ahava Soraruff développe avec justesse la thématique de l'agoraphobie. Mais elle nous parle aussi d'amour ; celui qui nous éveille, nous fait grandir malgré les chamailleries, les désaccords et les coups de la vie. Les deux thèmes se mélangent car l'amour permettra à Tess de prendre son envol et de s'émanciper.
En conclusion, je suis sortie de ma lecture très émue. Je ne m'attendais pas à découvrir un tel petit trésor en ouvrant la première page. L'auteure nous offre une très belle histoire. Elle aborde avec perspicacité le thème de l'agoraphobie. Notre héroïne timide et fragile se métamorphosera en un cygne. On est transporté dans le New-York des années 80 au cœur d'un cabaret burlesque. J'ai adoré m'y promener ! C'était génial !
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