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L’Odyssée de Nayef et celle d’Azad
Dans ce roman poignant Mélanie Croubalian mêle deux récits, celui de Nayef fuyant Alep en 2015 et celui d'Azad l'arménien fuyant les massacres de 1915. En découvrant ce qui lie leurs destins, on comprend aussi le déchirement qui habite tous les migrants.
Longtemps Alep a tenté de «résister à la folie qui s’est emparée de la Syrie», mais les bombes ont fini par détruire tous les espoirs des habitants restés sur place en espérant poursuivre leur cohabitation harmonieuse. Quand Nayef est saisi par la puissante déflagration qui touche la maison familiale qui rassemblait encore il y a peu trois générations, il comprend que cette fois, LA bombe tant redoutée a frappé. Ses grands-parents et ses parents sont morts. Sa sœur Layla rend son dernier souffle dans ses bras. Il n'a désormais plus qu'une option, fuir cet enfer.
Il prend le sac à dos et l'argent préparés pour cette échéance et rejoint deux amis qui vont tenter avec lui de gagner la Turquie. Au milieu du chaos, ils ont la chance de pouvoir disposer d'une voiture. Mais, en prenant la route, ils savent que le voyage sera périlleux. Ce n’est toutefois qu’après avoir gagné la Turquie que leur périple va virer au drame. Après Izmir, où Nayef a eu la chance de retrouver une tante qui lui propose de rester avec elle, les trois amis persistent dans leur projet de gagner l’Europe. Tout au long de la route, ils vont avoir affaire aux autorités, aux filières mafieuses, aux passeurs et aux autres migrants qui sont loin d’être tous solidaires. Partout le danger est réel, partout la mort rôde.
Dans ses bagages, Nayef a trouvé un carnet noir déposé par sa grand-mère et sobrement intitulé Azad. Il s’agit du journal intime d’un chirurgien Arménien qui cherche à fuir les massacres perpétrés contre son peuple en 1915 et dont on va découvrir l’histoire au fil du roman. Les deux odyssées, en miroir, montrent combien l’histoire peut bégayer, combien les mêmes causes peuvent entraîner les mêmes effets.
Des drames à répétition qui pourraient nous faire désespérer du genre humain. Pourtant, Azad et Nayef sont deux personnages qui s’accrochent à leur rêve et qui vont démontrer que l’humanité et la solidarité sont aussi des armes puissantes.
En choisissant de faire résonner leurs deux histoires, Mélanie Croubalian – née d’une mère suisse et d’un père arménien – réussit un premier roman bouleversant. Dans la lignée de Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert et de La route des Balkans de Christine de Mazières, elle montre avec la force de la simplicité, en se contentant de relater les faits, le drame de l’exil. Non, les migrants ne prennent pas la route par gaîté de cœur. Ce roman édifiant, qui devrait être lu par tous ceux qui refusent de tendre la main aux victimes, nous apprend aussi que les chemins de l’exil ne sont pas à sens unique. Il y a un siècle la Syrie était une terre d’accueil. On se prend alors à rêver du jour où elle pourrait le redevenir…
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