"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Louise Anne, une sorte de grande maigre assez moche au look extraverti, naïve et tendre comme un bonbon, quitte sa petite ville de province française pour, au gré du hasard, poser sa valise Au poisson qui fume, une maison close en plein Quartier Rouge d'Amsterdam.
Un jour, coup de folie, les cinq prostituées dont elle est devenue la mascotte enlèvent un jeune homme dans la rue pour le punir d'être trop beau. Cet homme-objet, exhibé dans un écrin privé pour le seul plaisir des filles, la trouble au point de préférer l'anonymat. Elle n'entre pas dans le peep-show inutilisé où ses compagnes abusent de leur prisonnier mais, cachée derrière une vitre sans tain, lui parle sans relâche.
II est captif, elle est libre, mais allez savoir qui est le plus emmuré des deux.
Une jeune provinciale naïve au look improbable débarque à Amsterdam « Au poisson qui fume » maison de prostitution autogérée par ses dames. Passée leur surprise, ces dames protègent la nouvelle arrivée et l’intègre dans leur équipe. Quelque temps après un chaland perturbe la vie des occupantes de la maison en flânant devant leurs vitrines.
Dans les premières pages, le récit surprend, il est tellement invraisemblable. Ne vous laissez pas décourager, peu à peu, d’autres teintes viendront le nuancer : oniriques, fantastiques, tendres et poétiques.
Un conte sans héros aux personnages attachant que nous voyons grandir et s’affirmer au fil des pages.
La prostitution omniprésente en toile de fond n’est considérée ni avec complaisance, ni d’un œil suspicieux, elle constitue le décor voilà tout, de toutes manières le récit est tellement éloigné du réel que tout propos moraliste ou revendicatif n’y a pas sa place, quoique, en filigrane, l’auteure nous livre quelques amorces de réflexion.
Le dénouement renoue avec le réel, les deux personnages se livrent et nous pouvons découvrir leurs origines, rire pleurer, frissonner avec eux et leur souhaiter bon vent.
C’est le deuxième ouvrage de madame Segalen que j’ai l’occasion de lire et cet auteure me ravit par son inventivité, sa tendresse, sa fantaisie, son humanité ; je programmerai rapidement un rendez-vous avec l’un de ses ouvrages.
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