"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comment pensent et agissent, au quotidien, les professionnels de l'aide internationale et les agents des organisations nationales qui vivent de l'aide ? Comment se jouent les rapports entre organisations dans les chaînes complexes d'acteurs qui relient les conseils d'administrations des grandes institutions internationales aux populations dites « bénéficiaires » ? Quels modes de gouvernance globalisée l'aide internationale dessine-t-elle dans les pays où ses ressources, ses normes et ses institutions sont fortement présentes ?
A la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l'anthropologie des organisations internationales, cet ouvrage permet de mieux comprendre les logiques politiques et institutionnelles des institutions de l'aide, la fabrique de leurs politiques et les modalités de leurs actions. Issu d'enquêtes de terrain approfondies menées au coeur des mondes de l'aide, il dévoile l'hétérogénéité des organisations qui la définissent et la mettent en oeuvre, leurs frontières floues et leurs interdépendances, leurs tensions et contradictions mais aussi leur fragilité et leur recherche permanente de légitimité.
En même temps qu'elles restituent des résultats de recherche, les contributions réunies ouvrent la boîte noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Dans une logique réflexive, chaque auteur décrit le déroulement de sa recherche, explicite son positionnement de chercheur et son rapport politique et moral au système de l'aide, analyse la façon dont il a géré les relations d'enquête. Entre participation observante et observation externe, l'ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l'ethnographie de l'aide et ses institutions, qu'à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l'anthropologie des organisations.
Marion Fresia est anthropologue, professeure à l'Institut d'ethnologie de l'Université de Neuchâtel. Ses recherches portent sur la gouvernance des réfugiés et la bureaucratie de l'asile, avec des terrains en Afrique et en Suisse. Elle a publié plusieurs articles sur le travail quotidien des fonctionnaires du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés et est l'auteure de Les Mauritaniens réfugiés au Sénégal : une anthropologie critique de l'asile et de l'aide humanitaire (L'Harmattan, 2009).
Philippe Lavigne Delville est socio-anthropologue, directeur de recherche à l'IRD (UMR GRED IRD/UPV). Il est président de l'APAD. Ses recherches visent à construire une socio-anthropologie de l'action publique dans les pays « sous régime d'aide », en particulier sur les politiques foncières en Afrique. Il a récemment publié Aide internationale et sociétés civiles au Niger (APAD/IRD/Karthala, 2015).
Ont également participé à cet ouvrage : Antoine Deligne, François Enten, Oumarou Hamani, Mehdi Labzaé, Aurore Mansion, Julie Riegel, Giulia Scalettaris et Céline Ségalini.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !