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Ariana. Quatre saisons. Des poèmes au jour le jour. Quelques nuits en complément.
Et visites chez les morts, amis au Pérou comme ailleurs. Passant du lyrisme retenu à l'ironie, Benoît Damon poursuit une méditation sur le temps et la finitude. Les journées sont la mesure définie par l'exigence poétique. Les lieux reviennent. Entraîné par l'urgence de résister à l'appel du « Bonhomme Néant » autant qu'à « la danse macabre demain » et à la force d'attraction du silence, l'auteur interroge les êtres, le monde alentour tels qu'ils vont. Discrets au début du recueil, le parc et le musée Ariana vont exercer un attrait grandissant ;
Au fil des pages, ils deviennent des « lieux d'ancrage » essentiels pour la réalisation de cette quête poétique. Lieux d'ancrage, mais aussi lieux de rencontres :
Tantôt avec certains habitués du parc (ils fréquentent les bancs et les allées, le pavillon abritant la cloche de Shinagawa, les pelouses ou les bassins), tantôt avec certaines pièces exposées dans les galeries du musée où Benoît Damon prend l'habitude de déambuler quotidiennement, ce qui finira par intriguer les gardiens et les mènera à prendre langue avec lui. Lieux de rencontres entre les êtres et les choses : et voici l'apparition inattendue d'une soupière convoquant comme par hasard la figure de la mère ; voici les prises de trois couvercles faisant écho au fruit du chêne dont il est question dans un poème antérieur ; voici les truites en fer forgé d'un bassin qui évoquent les truites de Courbet et celles d'un poète américain épris du Japon ; voici une balle trouvée sur un banc, occasion de saluer un vieux moine zen qui en portait toujours une sur lui pour jouer avec les enfants. Autant de coïncidences ? Oui et non. Balises inattendues, offertes à l'esprit en mouvement. Découverte, approfondissement des lieux par une fréquentation assidue : rencontres entre les vifs et les morts, les arts et les cultures, le passé et le présent. Ainsi, le musée Ariana et son parc rayonnent :
Foyer pour l'esprit, lieu d'apaisement, étrange « laboratoire poétique » auquel hommage est rendu. Benoît Damon se surprend à parler aux inconnus sur le chemin, ou à dialoguer avec les contemporains qui l'auront accompagné durant une année ou plus : et l'on retrouve des poètes aussi divers que Perse, Eliot, Cummings ou Stevens, Vallejo ou Heraud, Su Dongpo et Ryokan, Ronsard, Ponge et Queneau « qui aimait bien marcher les pieds dans l'eau », ou encore Brautigan et son chapeau.
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