Les siècles qui nous séparent du Moyen Age n'ont pas entamé la fascination qu'exercent les troubadours sur notre imaginaire. Petitefille du duc Guillaume IX, premier troubadour connu, Aliénor d'Aquitaine hérite de cette ascendance seigneuriale une passion pour la littérature et le trobar.
Fidèle aux modèles inventés par son aïeul, Aliénor fera de la brillante cour de Poitiers un rendez-vous de ménestrels, diseurs et jongleurs.
Elle attachera à son nom celui du célèbre Bernart de Ventadorn dont la fin'amor renvoie à l'un des plus beaux chapitres de l'histoire de la femme.
Les romans et les chroniques rappellent les solennités marquant les séjours d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor dans leurs possessions.
Des filiations vont se créer, dans l'entourage de la « riche dame de riche roi ». La confrérie des « trouveurs » essaime chez les filles de la reine, en Blois-Champagne, et dans les cours des Plantagenêt dispersées à travers l'Europe. Richard Coeur de Lion, lui-même, sacrifiera à la chanson et laissera une renommée de mécène. En contact avec les lyriques d'oc et d'oïl et avec le monde celtique, Aliénor d'Aquitaine apparaît comme une médiatrice des sensibilités culturelles de son temps.
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