"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si Aïda aime photographier le monde et le façonner avec son imagination, elle le comprend de moins en moins. Sa mère, présentatrice télé workaholic, la voit s'éloigner tout en restant impuissante. Quant à ses deux meilleurs amis, Tancrède et Ludo, ils passent leur temps enfermés à consommer des séries télévisées ou à entretenir des rapports virtuels. Cela désespère Aïda qui donnerait tout pour goûter à une vraie relation humaine. Une nuit, alors qu'elle promène seule son chien dans les rues d'un Milan aux allures post-apocalyptiques, elle fait la connaissance des « virus », un groupe d'artistes non-conformistes connus des médias pour leurs happening subversifs dans la ville... Séduite par leur attitude rebelle, Aïda va tout mettre en oeuvre pour s'intégrer à leur communauté. Et si ce virus artistique était le « bon » ? Celui qui permettra à Aïda de ressentir enfin une vibration dans sa vie et secouer ceux qui l'entourent.
Aïda est une jeune femme qui aime la photo, elle photographie les gens, la vie.. le monde, monde qu’elle comprend de moins en moins. Une vie qui s’opère de plus en plus par les écrans avec un rapport humain qui s’efface peu à peu. Elle tente de vivre par son imagination mais ce n’est pas suffisant, une douleur l’habite peu à peu mais une nuit un virus la happe….
Sergio Gerasi nous dresse un portrait d’une société qui fait écho à notre actualité, tout en s’appuyant sur l’art il relève le gel aux des réseaux sociaux, la dictature de la beauté, la dysmorphophobie, l’identité sexuelle, la mutilation, le mal être dans sa globalité.
Il interpelle nos esprit avec des attaques artistiques pacifistes qui frappent et ouvre les esprits d’une population engluée dans ce nouveau monde où la technologie a pris trop de place.
Graphiquement c’est singulier et très coloré, des couleurs qui pulp mais qui ne ne minimise pas les zones sombres. L’auteur dessine une galerie de personnage avec des gueules et une morphologie en adéquation avec les personnalités.
Si je n’avais aucune idée d’où j’allais en suivant Aïda, j’ai parcouru sa quête avec frénésie et émotions. Le mal être de l’héroïne m’a touchée avec un malaise palpable.
Si le monde virtuel est attractif il nous enferme du monde extérieur, monde imparfait mais qui reste riche par certains aspects, l’art se vit et s’admire au delà d’un écran !
Aïda va mal, très mal. Entourée par des amis égocentriques, et une mère étouffante, mais peu présente, elle est au bord de la rupture. Un soir, elle va rencontrer par hasard un escadron d'artistes marginaux et révolutionnaires créant d'immenses performances au cœur de la ville.
C'est une bd dense et très colorée qui évoque la superficialité d'une société ultra connectée et le mal-être qui peut en résulter. L'expression artistique y est centrale et intense, permettant de résister à ce monde auquel les personnages ne croient plus.
Graphiquement, les dessins font écho à la vision d'Aïda, et sont déformés, vus sous le prisme du malaise qu'elle subit. Un album qui éveille en nous l'idée de révolte et le besoin de regarder ceux qui nous entourent.
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