"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Stars : rebaptisées "People" à mesure que la race s'éteint."
- Un tableau précis des personnalités, lieux, tendances qui comptent, dont tout le monde parle
- Enfin la vérité sur des figures surévaluées ou au contraire, descendues en flammes
- La méchanceté, quand elle fait rire
Acteurs, actrices, écrivains, hommes de compagnie ou femmes du monde, ils sont omniprésents dans les dîners en ville, les pages des magazines, dans les conversations. Il y a ceux que l'on aime et ceux que l'on adore détester. À travers des portraits aiguisés, tantôt admiratifs, tantôt acides, cet Abécédaire du Tout-Paris porte un regard précis sur celles et ceux qui comptent. La mauvaise foi n'y est pas interdite tant que la formule compense la méchanceté. Un ouvrage entre le Who's Who et une déclinaison contemporaine des Noctambulismes de Jean de Tinan...
Ce petit ouvrage sympathique croque les mondanités de la vie parisienne et amuse par son humour glaçant et glacé qui doit en faire frémir plus d'un. Cela se lit dans la jubilation et on en redemande. Acteurs, écrivains, animateurs, hommes d'affaire, politiques, ils passent tous sur le grill de la plume de Paul de Vallonges, journaliste et écrivain, un peu méchant pour certains, indulgent pour d'autres mais toujours très fin dans son analyse.
Paul de Vallonges, journaliste et écrivain parisien fait sa liste de A à Z des personnalités parisiennes qui comptent en ce moment. Acteurs, actrices, hommes et femmes importants, connus du grand public pour un bon nombre d'entre eux, beaucoup moins célèbres pour d'autres. Ils semblent faire partie du petit monde parisien qui se retrouve dans les soirées, les dîners entre-soi, tout cet univers tellement loin de mes préoccupations... Ce style de livres existe depuis longtemps ainsi qu'il l'explique dans son avant-propos, il se place dans la droite ligne des chroniqueurs mondains anciens et plus récents.
Comme je l'écris dans mon résumé, je suis à mille lieues et même dix mille -et encore c'est faible- lieues du microcosme parisien que Paul de Vallonges décrit. Si je connais beaucoup des noms des personnalités dont il parle certains me sont totalement inconnus et je connais les noms d'autres sans pouvoir les associer à un visage ou une silhouette ni à une œuvre. Néanmoins, j'aime bien l'exercice bourré d'a priori, de vacheries et de tendresse. Un pur snobisme absolument détestable et tellement réjouissant. Évidemment, le mieux c'est lorsque l'auteur de l'ouvrage étrille des personnalités que je n'aime pas ou dont je n'apprécie pas le travail:
"Guillon, Stéphane. Comique dit mordant mis à la porte de France Inter. Traînait, depuis, d'un théâtre l'autre, avec sa tête de chien battu. Apitoyé, Thierry Ardisson lui a offert une nouvelle niche." (p. 65)
"Bourdin, Jean-Jacques. Grenouille de BFM et RMC qui se voit tel un bœuf. Cultive son look de Jean-Michel Apathie chevelu. Comme ce dernier, est persuadé que les questions qu'ils posent à ses invités sont plus importantes que les réponses. Idole des taxis parisiens et des chauffeurs livreurs. Comme eux, ne déteste pas jouer les gros bras." (p.28/29)
Parfois, ça peut paraître complaisant avec d'autres que je ne trouve pas plus intéressantes, Yann Moix ou Eric Naulleau par exemple, excellents dans les réparties, les portraits au vitriol, sans doute bons écrivains, mais suffisants et méprisants envers tous ceux qu'ils n'estiment pas atteindre le niveau de leurs grandeurs, et aux fréquentations plus que douteuses pour au moins l'un d'entre eux. Mais chacun ses goûts et ses détestations.
Paul de Vallonges est drôle, fin, délicat, tout est écrit dans une belle langue jamais vulgaire, même les vacheries sont bien tournées, elles n'en sont que plus fortes. Les compliments sont directs et assumés, seuls sont voilées certaines allusions, certaines "private jokes" qui jouent sur les penchants, les fréquentations, les amours, les amitiés ou les inimitiés des uns ou des autres... Les initiés comprendront, les autres, comme moi, non, mais peu importe, c'est un recueil qui se grignote joliment et gentiment.
Les illustrations d'Audrey Bussi sont gaies, colorées, dans le ton du livre... très parisiennes.
Pour finir, une définition que j'aime bien, qui est dans le ton de tout l'ouvrage et le résume assez bien :
"Province. Enfer du Parisien. Quelques exceptions, selon les saisons : Deauville, Trouville, Guéthary, Saint-Tropez, Cannes, Porto-Vecchio, Megève etc. Des lieux "authentiques"". (p.114)
Ouf, la Bretagne est épargnée... et reste encore l'enfer des Parisiens...
Enfin, une note à l'auteur : dans votre texte sur BHL, bien vu par ailleurs, vous parlez de Pierre Botul qu'il avait pris pour un vrai philosophe alors qu'il n'est que gag littéraire (Botul, pas BHL). j'ai le regret de vous préciser que Pierre Botul existe peut-être, puisque le gag littéraire se prénomme Jean-Baptiste.
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