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« À ce corps » a été réalisé à partir d'un texte d'Anne Depièreux. Il traverse les dessins comme un murmure.
Peu de livres affrontent le thème de la mort d'un proche et de la place laissée vide aussi directement et subtilement que À ce corps. Il est raconté par une femme, comme un monologue intérieur, qui retrace les différents niveaux de perception, des sensations physiques au sentiment de solitude, jusqu'à l'ultime séparation. Elle raconte les derniers moments passés auprès du corps d'un homme qui vient de mourir, décrit ses sensations et ses questions face à cet événement inacceptable et indicible.
Les dessins diaphanes, presque transparents, de Dominique Van den Bergh, virtuoses dans leur facture et leur composition, semblent disparaître comme la vie s'échappe du corps aimé. Les splendides lavis à l'encre de chine traduisent les matières -le corps- et se lie au trait qui crée des formes vides -l'absence. Van den Bergh dessine en creux: le dessin, c'est aussi ce qui n'est pas dessiné. Il nous montre la vision subjective de cette femme, l'intimité et le temps qui s'écoule jusqu'à la disparition du corps. Les visions intimes des personnages alternent avec de larges parts de blanc.
Le livre s'ouvre et se ferme sur le lit vide.
Le titre du livre « à ce corps » est gravé dans l'image du lit défait, comme une empreinte, ce qui reste du passage.
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