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Écrivain inclassable, victime d'une des plus grandes erreurs littéraires de l'après-guerre, Raymond Guérin est mort à cinquante ans.
Romancier scandaleux, il reste incompris par son obsession de tout dire et par une écriture insaisissable qui le portait à changer délibérément de manière à chacun de ses livres. Agent général d'assurances à Bordeaux, il avait commencé comme garçon d'étage au Crillon, à Paris. Prisonnier en Allemagne, sous-officier réfractaire, il rata le Goncourt en 1941. De cette captivité qui le brisa, il revint avec un livre d'une noirceur irrémédiable, Les Poulpes, chef-d'oeuvre de dérision écrit dans une langue dont on n'a pas encore mesuré la profonde originalité.
Découvert par Jean Grenier, admiré par Paulhan, Arland et Gide, ami de Henri Calet, Henry Miller, Cartier-Bresson et Malaparte, l'auteur de L'Apprenti a fait exploser les genres littéraires en forgeant une " mythologie de la réalité ". Polémiste féroce à La Parisienne, il n'acceptait pas le monde dans lequel il vivait mais surtout ne s'acceptait pas lui-même. Cet ouvrage n'est pas une biographie littéraire au sens traditionnel.
Après le succès de La Lutte avec l'Ange, Jean-Paul Kauffmann pousse la porte du 31 allées Damour, s'installe derrière le bureau de Guérin, s'imprègne de son univers et retrace le parcours d'un homme tendre et cassant, qui a voulu incarner de manière pathétique la figure de l'écrivain absolu.
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