"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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J’ai apprécié mon excursion dans le monde que Lionel Cruzille propose aux lecteurs avec 2048.
Nous faisons la rencontre de Miya, dans les rues sombres d’un monde proche du nôtre et pourtant si différent. Harry, son compagnon, meurt dans une attaque surprise et Miya se retrouve alors face à Shifu, un sorcier qui semble la connaître plus qu’elle ne se connait elle-même. Il lui apprend qu’elle pourrait bien être la clé pour sauver l’humanité…
J’ai apprécié ma lecture pour différentes raisons même si le genre hybride du roman m’a un peu décontenancée. J’ai lu ce roman parce que le résumé me tentait, mais je précise que je ne suis pas vraiment adepte des romans fantastiques ou de science-fiction. J’ai voulu tenté l’aventure et je ne regrette pas.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Miya qui a tout de l’héroïne forte, qui ne se laisse pas abattre par les obstacles qui se posent en travers de son chemin. J’ai trouvé que la manière dont sont retranscrites ses émotions à propos de la mort d’Harry est très touchante, bien que l’on ne se focalise pas sur la mort en elle-même de celui-ci. On comprend à travers les introspections de Miya et ses souvenirs qu’il occupait une place importante dans sa vie et qu’il est originaire de sa délivrance de la société, que l’on peut qualifier de totalitaire, dans laquelle elle vit. J’ai apprécié son caractère, son ambition et les doutes que l’on ressent à travers ses réflexions. Tout ce qui repose sur Miya en un très court laps de temps est très important et on entre en empathie tout de suite avec elle, en se mettant à sa place. Que ferions-nous dans sa situation ?
J’ai également apprécié le personnage de Will qui se trouvera être le compagnon de route de Miya une fois sa rencontre avec Shifu actée. C’est un personnage assez discret que j’aurais aimé connaître encore plus, mais la fin du roman laisse à penser qu’il jouera un rôle important par la suite. Le personnage de Shifu quant à lui est extrêmement intéressant parce que mystérieux. On ne sait que penser de lui. Emane de ce vieil homme autant de confiance que de méfiance et ce paradoxe est très déroutant. A certains moments, à l’image de Miya, on se dit qu’on peut totalement lui faire confiance pour la suite des événements, et pourtant, un doute s’immisce quelques fois en raison de sa psychologie énigmatique. Cette complexité du personnage mène bien souvent à la réflexion qu’il en sait plus qu’il ne veut bien le laisser entendre, comme en témoigne le dénouement de ce premier tome par exemple (bien qu’on le sache dès le début pour ce fait).
Concernant l’intrigue en elle-même, j’avoue avoir été déroutée et perplexe au départ, ceci étant dû à cet univers qui est totalement étranger au lecteur. On découvre notre protagoniste dans un monde qui a été ravagé et dont les membres sont en proie à une sorte d’implant qui les déconnecte complètement du monde tel qu’il est. C’est déroutant parce qu’il y a tout un tas de termes à apprendre sur cette société, tels que PHA (les « fantômes » comme Miya dont la PIGAG est désactivée), la PIGAG justement (Puce Interne Génétique Auto-Générée), la CYTOP (la cyber police), les tulkous (des êtres réincarnés) ou encore RAM (réalité augmentée mobile). Tous ces nouveaux termes sont un peu difficiles à assimiler en premier lieu et j’avoue avoir eu encore un peu de mal à la fin pour certains, le roman étant assez court.
Si j’admets avoir eu du mal à me faire à ce monde un peu hors norme (mais cela est dû au fait que je ne lis que peu de romans fantastiques/SF), je ne peux que constater qu’il est pourtant très bien construit et décrit. En lisant, j’avoue avoir eu l’impression d’être plongé dans un film dont l’ambiance serait au désespoir, avec une atmosphère sombre et presque opaque. Le roman est très imagé par ses mots et l’on arrive à visualiser immédiatement la société dans laquelle vit Miya et l’environnement qui fait froid dans le dos (je pense notamment au « monstre d’Ombre » du début du roman qui est très effrayant et que l’on imagine sans peine en train d’aspirer l’énergie des humains).
La fin m’a plu, je l’ai trouvé particulièrement spectaculaire et encore une fois, décrite de telle manière qu’il ne m’a pas été difficile d’imaginer la scène comme si je regardais un film. Je n’en dirai pas plus, mais ce « dénouement » (qui n’en est pas vraiment un) m’a assez bluffée je dois dire.
En définitive, bien que 2048 sorte de mes genres de prédilection, j’ai été séduite par l’univers crée qui confère une atmosphère inquiétante et oppressante, mais surtout par le personnage de Miya qui m’a beaucoup plu. Une jolie découverte qui j’en suis certaine, devrait amplement ravir les lecteurs qui aiment les romans sortant des sentiers battus !
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