"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorraine, hiver 1918. Dans un village en ruine à quelques kilomètres du front, une communauté de rescapés s'organise pour que la vie continue. Louise, jeune orpheline de seize ans, est recueillie par une sage-femme qui va lui transmettre son savoir : accoucher, bien sûr, mais aussi soigner les maux courants et être l'oreille attentive de toutes les confidences. Mais, dans cet endroit isolé du monde, les légendes nourrissent les peurs et la haine tient les hommes debout. Dans cet univers où horreur et malveillance rivalisent avec solidarité et espoir, Louise va tenter de se construire. Un magnifique roman d'apprentissage d'une sincérité et d'un réalisme bouleversants.Un roman cru sur l'abnégation et le courage des femmes. Sublime. Femme actuelle.
"A partir de 1916, les prétendantes sages-femmes doivent passer un brevet et avoir plus de dix-neuf ans. Elles ont le droit de pratiquer l'épisiotomie mais pas d'utiliser les forceps ni de faire de césarienne ou d'avortement sous peine d'être condamnés aux travaux forcés à vie. Elles n'ont pas le droit non plus de prescrire des médicaments. Ni à la mère, ni à l'enfant. En cas de transgression de ces règles elles peuvent être accusées d'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie et encourent des amendes pouvant aller de cent à mille francs, ou des peines de prison allant de six jours à six mois ferme."
Pourtant, certains obstétriciens ou sages-femmes ne cesseront d'aider les femmes à accoucher, avorter, se soigner... très souvent désespérées et n'ayant souvent comme seule solution l'aiguille à tricoter pour se faire avorter.
Nathalie Hug, dans son roman, raconte ces situations après la première guerre mondiale à travers Louise, orpheline. Elle apprendra le métier et aidera à soigner les femmes des maux courants dus aux relations sexuelles non protégées, ainsi que tous les actes dits illégaux mais pour lesquels elle n'hésitera pas à prendre des risques.
Un formidable roman d'apprentissage, bouleversant sur la condition féminine. Dire qu'il faudra attendre la fin des années 60 pour qu'elles accèdent à la contraception et la loi Veil du 17 juin 1975 accordant l'IVG à chaque femme qui le souhaite.
J'ai adoré ce livre , car il est d'une puissance rare !
Il m'a touchée dans mon cœur de femme , on y retrouve LA femme au plus profond du corps et de l'esprit ...
Une couverture et un titre prometteurs, il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de découvrir ce roman au genre historique avec un sujet tout particulièrement intéressant : La médecine obstétrique à la fin de la guerre 14/18
Louise, orpheline va être recueillie au 1 rue des petits-pas, là où exerce 2 sages-femmes, Anne et Vera. C'est avec Anne qu'elle va apprendre le métier de sage-femme, celle-ci va lui transmettre son savoir et Louise va être rapidement confrontée aux difficultés de ce travail, mais aussi à l’animosité et les quand dira t'on des villageois...
Tout de suite, nous sommes plongés dans l'histoire en plein milieu du travail des sages-femmes,cette entrée percutante, nous permet d'entrer facilement dans l'histoire. Très vite le portrait de Louise est dressé, son histoire dévoilée, cette jeune fille de 16 ans m'a impressionnée par son jeune âge et sa capacité à traverser tout un tas d'épreuves grâce à sa force de caractère, elle va réussir à s'imposer, à élever un enfant qui n'est pas le sien à encaisser les rumeurs et la malveillance des gens autour d'elle tout en essayant de se reconstruire. En revanche, j'ai détesté Vera, qui a tout d'un personnage antipathique, son comportement envers Louise et la distance qu'elle met est inacceptable, mais ce personnage nous réserve une sacrée surprise ce qui permet de mieux comprendre son histoire...
Nathalie Hug nous fait découvrir ce qu'est le métier de sage-femme, dans cette période de l'après grande guerre, où les sages-femmes devaient souvent pratiquer dans l'illégalité pour sauver la vie de nombreuses femmes qui donnaient la vie, mais aussi celles qui étaient victimes de maltraitance, d'alcoolisme, de viols...Je trouve que cela est toujours important de s'en rappeler, aujourd'hui ces conditions ne sont plus les mêmes, elles ont évolué mais avant d'en arriver là il a fallu que des personnes se battent, je pense notamment en particulier à Simone Veil qui a permis grâce à la promulgation de sa loi, de légaliser l'avortement. L'auteure à fait un très beau travail de recherche afin de rendre cette histoire cohérente avec les faits historiques.
1, rue des petits-pas était le premier livre de Nathalie Hug que j'ai lu et je compte bien en découvrir d'autres.
Ce roman se situe juste après la première grande guerre. Dans un village proche de Verdun qui essai vainement de revivre au milieu des décombres. Encore traumatisé par les bombardements, les morts, les manques. Peuplé essentiellement de femmes, d'enfants et de vieillard.
Une époque où les légendes ont encore un goût de vérité, où les maladies foisonnent, où tout est à rebâtir.
On se rend compte tout de suite que Nathalie Hug a fait un gros travail de recherche sur la condition féminine pendant et après guerre ainsi que sur les pratiques médicales de l'époque. Car tout au long de notre lecture, il y a des références aux vertus des plantes, des remèdes dit de "grand-mères" de nos jours. Et de nombreuses références à Madame du Coudray, une sage femme qui a crée un mannequin obstétrique de taille réelle afin d'éduquer les matrones dans les villes et villages, et permettre ainsi de réduire les taux de mortalité infantiles. (Pendant 25 ans, Angélique sillonne la France ; elle aurait ainsi formé plus de 5 000 femmes, ainsi que des chirurgiens qui perpétuent son enseignement.) Bel exemple que cette femme ! Quand on sait la considération masculine pour la gente féminine !
D'ailleurs, l'auteur ne nous épargne rien ! les viols de jeunes filles ou de petites vieilles, les filles-mères, les prostituées. c'est une ambiance lourde où la mort rode régulièrement. La détresse frôle l'espoir. Où l'on se demande comment on peut affronter ces drames sans perdre la raison.
C'est donc un roman de femmes. Enfin surtout d'une jeune fille, qui a une enfance non enviable, mais qui aura la chance d'avoir croisé une personne qui lui apprendra son métier. Louise va se battre, va se faire reconnaître en temps que praticien et va être au centre de cette communauté qui ne l'accepte pas facilement. Et puis cette histoire d'amour incroyable....je n'en dis pas plus.
J'ai aimé la retenue de l'auteur, une sorte de pudeur que l'on ressent chez le personnage principal. Le climat lourd d'après guerre et l'immersion des conditions de vie. Même les passages un peu cru, enfin dirons nous les descriptions odorantes et visuels qui peuvent arrêter certains ! l'anatomie ne me rebute pas ..Bref, l'auteur m'en avait parlé avec fierté et on sentait son attachement pour ce roman, je comprends maintenant pourquoi. On y sent un investissement personnel, on approche la femme .
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