"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Croisée continue son travail de ré-édition de l’œuvre de William Melvin Kelley, entamé avec la parution de « Un autre tambour » .
« Danseurs sur le rivage » est un recueil de seize nouvelles publié à l’origine en 1964; des nouvelles interconnectées. Si certaines sont complètement indépendantes, la majorité de ces histoires peuvent être considérées comme des vignettes décrivant des événements qui ont eu lieu dans l'histoire de deux familles afro-américaines - les Dunford et les Bedlow. Chacune de ces vignettes centre un personnage particulier et décrit des événements qui ont eu lieu à différents moments de l’histoire familiale. Les personnages vous deviennent vaguement familiers. Je me suis retrouvé à dire des trucs comme: « lui, ce doit être le frère aîné ». On y découvre leurs luttes, leurs chagrins, leurs amours, le racisme subi.
J’ai été impressionnée par la rapidité avec laquelle l’auteur dessine ses personnages et les émotions, dites ou non dites. J'ai apprécié et cru en chaque histoire. Je suis incapable d’en choisir une seule. C’est un tout, de qualité et d’intérêt égal. J'ai souvent souhaité qu’elles soient plus longues parce que l'intrigue et les protagonistes sont à chaque fois très intéressants.
Et puis il y a cette écriture simple, évidente mais juste et accomplie. Ce n’est pas pour rien que le New Yorker l’a surnommé« Le géant oublié de la littérature américaine ».
Traduit par Michelle Herpe-Voslinsky
Ludlow Washington, abandonné enfant dans un institut pour aveugles, devient musicien dans un orchestre. Entre jazz et vie amoureuse, le jeune homme trace son chemin au coeur d’une Amérique en proie à la ségrégation raciale.
Ce livre est un classique de la littérature afro-américaine contemporaine, pourtant je n’en avais jamais entendu parler avant de le voir au catalogue de NetGalley… Quel dommage de l’avoir découvert seulement maintenant!
Ce qui m’a d’abord attirée dans ce roman, c’est qu’on allait parler musique, sujet que je trouve passionnant, mais qui est rarement traité de façon convaincante en littérature à mon avis. De ce point de vue, j’ai un un peu déçue, car j’ai trouvé que cet aspect restait assez en retrait, au profit de la vie amoureuse du personnage principal. Ce qui m’amène à un autre point négatif: Ludlow m’a perdue en route, lorsqu’il lui vient le fantasme d’éveiller le désir d’une femme en la frappant…
Heureusement il y avait également des points positifs dans cette lecture. Ce qui concerne la musique, même si le sujet n’était pas assez présent pour mon goût, est très intéressant. J’avoue être assez ignare concernant le jazz, ce que j’ai appris avec ce livre était passionnant. D’autre part, l’aspect historique, même s’il est abordé seulement à travers le quotidien du personnage, détermine l’ambiance. Ludlow étant aveugle, les questions qu’il se pose sur les problèmes raciaux et la ségrégation prennent une forme originale. Au fil du temps, il évolue dans son rapport aux autres et dans sa perception de ces questions.
Une lecture très intéressante malgré ses défauts, je regrette malgré tout qu’on ne s’attarde pas davantage sur ce qui tourne autour de la musique.
Très récemment le post de @lesopuscules à titillé mon attention avec ce roman. Aussitôt je me suis renseignée à la médiathèque proche de chez moi. Bingo ! Il était disponible. Je me suis donc précipitée pour l'avoir entre mes mains et me plonger dedans aussitôt.
Ludlow, un petit garçon aveugle de 5 ans, est vendu par son père à une institution spécialisée. C'est là qu'il a appris la musique. De toute façon il n'avait pas le choix, c'était ça ou faire la manche. Et puis il a été à nouveau vendu à un orchestre.
La musique, il est doué pour la musique et c'est ce qui le sauve. Mais la musique ne peut pas tout contre les blessures infligées par la société et par son enfance meurtrie.
C'est le portrait d'un homme blessé que dresse William Melvin Kelley. On regarde grandir ce petit garçon, se construire, évoluer. La vie est rude, la chance lui sourit en musique, mais l'oubli en amour. Ses démons le rattrapent.
Le roman est découpé en six parties. Chacune d'elle débute par un résumé sous forme d'extrait d'interview de quelques lignes de Ludlow. Je trouve ces résumés aussi important que le texte lui même. Ils permettent une certaine fluidité dans le texte.
D'ou mon bémol, ce récit est court, trop court peut-être et donc pas assez approndie, à mon goût, sur des sujets important comme la ségrégation, la musique, le jazz, l'orphelinat. J'ai eu l'impression de tout survoler. J'aurai aimé plus, beaucoup plus.
Il m'a manqué un petit quelque chose pour être totalement conquise par ce roman. J'avoue être restée sur ma faim même si j'en ai beaucoup apprécié la lecture.
"Lui qui avait cru jusque-là que la musique ne le mènerait nulle part, il découvrait qu'elle pouvait lui ouvrir toutes les portes du monde."
COUP DE COEUR
Ludlow Washington est abandonné à 5 ans par ses parents dans une institution pour aveugle. Il y apprend la musique et se révèle extrêmement doué pour cela. Cela lui permet de quitter plus tôt les brimades et le huis-clos du lieu pour intégrer un orchestre. Une nouvelle vie commence pour lui, une vie à laquelle il n'est pas préparé. L'amitié de Hardie, un autre membre, lui est d'une aide précieuse. Progressivement, il devient autonome et prend son envol sur les scènes de Jazz New-yorkaise. Il fait partie de l'avant-garde de Harlem. Malheureusement il est hanté par son enfance volée et ses déboires amoureux. Un homme blessé par son douloureux passé, qui s'accroche à sa musique comme une bouée de sauvetage, gardant l'espoir de rencontrer un jour une femme aimante, malgré ses nombreuses déceptions. Souvent touchant, parfois détestable, l'histoire de cet homme ne peut laisser indifférent face à cette vie tourmentée et cette double injustice à gérer due à son handicap et sa couleur de peau. Une histoire bouleversante portée par une plume élégante, sans pathos, sans longueur allant à l'essentiel tout en nous offrant un récit intense que l'on quitte les larmes aux yeux, le jazz à l’âme.
Un excellent moment de lecture, un récit poignant que je vous recommande bien évidemment.
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