"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Titre qui donne bien le ton du roman, totalement caustique et sarcastique.
Un mari trompeur et caricatural, une femme dégoutée par sa vie, des enfants totalement perturbés et détestant leurs parents, aucune tendresse dans tout ça.
L’auteur prend du recul vis à vis de ses personnages et analyse leurs relations et leurs réactions par le prisme d’une ironie mordante tout en dénonçant les travers de notre société. On sent bien le plaisir qu'il trouve à torturer ses personnages en ne leur offrant aucune possibilité de s’en tirer honorablement.
Une belle surprise, une lecture agréable, régulièrement accompagnée d’un sourire en coin et surtout dernière page tournée un grand besoin de tendresse justement !
C’était le 15 décembre à Paris, jour du raout désormais annuel de l’association "les 68 premières fois" dont je suis membre. J’ai rencontré Soluto, sans avoir lu son premier roman "Redites-moi des choses tendres". Même si, aujourd’hui, j’aurais davantage à lui dire, notre échange fut très agréable.
Cet ouvrage fait partie de ceux qui me laissent intriguée, toute en impressions claires et sombres. De prime abord, l’histoire peut paraître simple, voire même banale. C’est en effet celle d’une famille : le père, responsable d’une agence de téléphonie mobile, noté au mieux par sa hiérarchie, la mère, bien sous tous rapports, professeur d‘histoire et géographie dans un établissement privé catholique et les deux enfants, une fille, brillante qui s’apprête à passer son bac et le fils collégien. Mais quelle famille ! Petit à petit, dans ce décor de catalogue tout va se déliter, s’écrouler, tout va partir en vrille. Et je dois dire que l’auteur m’a embarquée… presque jusqu’au bout à coups de paragraphes courts relatant à tour de rôle la vie de chacun Et malgré les défauts que j’ai pu lui trouver, j’ai avalé d’une traite les plus de cinq cents pages. En roi du cliffhanger, l’auteur ménage régulièrement ses effets et, même s’il ne s’agit pas d’un roman policier, je me suis surprise à tourner les pages à grande vitesse, impatiente de connaître la suite.
Parmi les côtés sombres il y a les personnages. Ils ne sont guère brillants qui tous souffrent de défauts plus ou moins lourds. Le père est veule, lâche, menteur, infidèle. La mère bien que digne, n’est pas davantage courageuse. La fille souffre d’une pathologie proche de la cleptomanie et le fils tombe petit à petit dans la consommation de drogues… Ceux qui gravitent autour de la famille ne valent pas mieux : les maîtresses du père plutôt vulgaire pour l’une, pas très futée pour une autre, Rémi, le collègue amoureux sans envergure de la mère, et je ne parlerai pas de certains des élèves de Barbara – la mère – que je vous laisse découvrir. Bref ! des personnages que j’ai souvent eu envie de repeindre en pastel. Toujours au niveau des griefs, la description des scènes de sexe à la limite – supérieure – de la pornographie. L’écriture est directe et crue et le vocabulaire particulièrement grossier, j’ai trouvé les propos culottés.
Mais à côté de ça, j’y ai découvert des moments de jolie écriture "On était au milieu du mois d’avril, Berlin baignait tout entier dans l’air lumineux d’un printemps tricheur.", des envies de bonheur, des tentatives de vie meilleure, un véritable melting pot de sentiments, de l’amour, de la gentillesse, de la drôlerie parfois.
En réalité et, comme souvent, il me semble que l’économie d’une soixantaine de pages aurait apporté davantage de nerf au récit et m’aurait permis de dire que l’auteur m’avait embarquée… jusqu’au bout.
« Parlez-moi d’amour
Redites-moi des choses tendres »
Dans cette famille, ils n’ont pas dû se dire beaucoup de choses tendres. Oui, quelle famille ! Chacun dans son coin.
Le père travaille dans une société de téléphonie et est pressuré par ses supérieurs, vous savez ces nouvelles méthodes de management. Cet être veule, jouisseur triste aux diverses maîtresses est doté d’une couardise sans limite. Il s’est permis d’envoyer, par mail, une « jolie » lettre de rupture à sa femme en voyage scolaire en Allemagne. Une lettre emplie de fiel, de regrets. Oh, les tergiversations du bonhomme ! qui apprenant que sa femme aurait perdu son portable, se dépêche de fouiller son ordinateur pour effacer ce courrier de rupture de sa boîte mail ! Eugène n’a vraiment pas une haute opinion de son épouse, comme si elle n’allait pas s’en apercevoir….
Barbara, l’épouse est professeur dans un établissement privé, actuellement en voyage scolaire en Allemagne. Elle se laisse courtiser par un collègue énamouré de la belle distante, pourtant elle préfère casser sa libido en courant plutôt que faire l’amour avec son mari. . Cela ne l’empêche pas de tomber sous le charme d’un lycéen jusqu’à lui faire une petite gâterie
Ce charmant couple a deux enfants à l’avenant. Le fils se drogue, fait l’école buissonnière, dresse des plans pourris. La sœur, très travailleuse pour pouvoir foutre le camp le plus rapidement possible de la maison et partir étudier à Paris se donne des sensations violentes en volant dans un magasin de produits de beauté.
Il n’y a aucune communication entre eux, presque de la haine. C’en est stupéfiant.
Bien sûr, la mère n’a pas perdu son portable et connait les termes exacts de la missive de rupture. A son retour, l’ambiance se dégrade (doux euphémisme).
L’écriture, quelque fois belle, crue, hachée, dissonante colle parfaitement à cette famille.
Ce qui m’attriste le plus c’est que c’est possible dans la « vraie » vie. Quelle tristesse, quel cynisme dans les relations familiales. Bref, un livre qui ne laisse pas indifférent, même s’il m’a pris des envies de prendre les personnages et de leur coller des baffes. Qu’est-ce que cette famille a pu me porter sur les nerfs. Une vraie tribu d’orchidoclastes.
C'est l'histoire d'un couple qui se déchire qui part chacun de son côté dans des relations extra conjugales...Et leurs enfants partent aussi dans tous les sens...
Chaque membre de cette famille (assez réelle tout de même) se regarde le nombril et ne voit pas ce qui se passe pour les autres.
Je n'ai pas aimé ce livre...que pourtant j'ai lu jusqu'au bout mais bien souvent en diagonale. Car je n'aime pas vraiment ne pas finir 1 livre: je me dis toujours que peut être il me plaira mieux plus tard.. Mais là, pas de chance. Ce livre est 1 torture: je n'ai vu aucun élément positif chez l'un ou l'autre des protagonistes, aucune trace d'amour ou de respect.
Franchement pas du tout dans l'esprit de Noël avec tous ces bons sentiments, ce partage... Certes notre société est de plus en plus individualiste mais là Soluto a poussé le bouchon un peu loin pour moi.
Je respecte son œuvre qui pourra plaire à d'autres mais moi je n'ai pas aimé...
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