"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un grand merci à Robin Buisson de m’avoir permis de lire ce livre, dans le cadre de notre partenariat. La fantasy est, vous le savez, mon genre chouchou. Par conséquent, ce livre semblait tout à fait désigné. Je suis restée baba devant la couverture et le résumé ; il me tardait de le dévorer, même si j’appréhendais un chouya, sachant que le roman n’est pas bien épais. Je ne vais pas faire de mystère (d’autant plus que l’auteur attend mon avis avec un peu de stress lol), alors je le dis : La Guilde des Marchands de Pluie m’a fasciné !
L’histoire se passe sur Aridia, une planète où l’eau se fait rare et où les royaumes, subdivisés en six, vivent indépendamment les uns des autres. À l’Est s’étend l’Empire, dirigé par Gethro III et celui-ci caresse le doux rêve de se rendre maître du continent entier. Tous les royaumes, n’ayant pas accès à l’eau “consommable”, font affaire avec la Guilde des Marchands de Pluie. Ces derniers ont pour tâche de capturer les nuages et les éclairs, pour ensuite les vendre aux plus offrants.
Mais lorsque l’empereur Gethro III lance des constructions de tours consistant à catalyser ses propres cumulonimbus, c’est tout le commerce de la Guilde qui fout le camp ! Une guerre se profile et entre stratégies militaires et grosses bastons, on ne sait plus où donner de la tête.
Il m’est difficile de vous en dire plus à partir de là, car je crains de vous spoiler. Mais dès le début, j’ai été envoûtée par l’opulence de l’univers. L’auteur parvient dès les premières pages à nous immerger dans un monde extrêmement vaste, bien pensé, où il tire les ficelles avec brio. L’intrigue initiale est particulièrement originale et imprévisible. J’ai aimé cette idée des navires volant dans le ciel à la recherche de nuages à capturer. Ça m’a un peu fait penser à Five Kingdoms, bien que l’ambiance soit plus sombre et adulte dans La Guilde des Marchands de Pluie.
La structure de l’histoire mérite aussi que j’en fasse mention, car là encore, c’est quelque chose que l’on ne voit pas souvent. Les chapitres sont courts (ce que j’apprécie) et subdivisés sous forme de “journaux de bord”. Ainsi, on peut suivre différents points de vue, différentes actions. Si au début il n’est pas évident de comprendre ce choix, on finit par faire certains liens et la trame prend encore plus d’ampleur.
On devine que derrière tout cela, il y a un travail de titan de la part de Robin Buisson. Ça se ressent dans la plume, dans les intrigues politiques et les bras de fer entre les personnages. Chaque scène nous propulse dans une ambiance obscure et angoissante. Même les moments d’accalmie nous paraissent trompeurs, car il y a cette sensation que le pire est à venir. Il y a aussi de la réflexion derrière, et j’ignore comment l’auteur s’y est pris, mais les stratégies de guerre, jusqu’à aujourd’hui, je trouvais ça plutôt barbant. Ici, j’étais vraiment fascinée, parce qu’on n’en a jamais fini d’être surpris.
Là où ça a un peu pêché pour moi, c’est au niveau des émotions. On sent très vite que la plume appartient à un homme, car il y a un je ne sais quoi de typiquement masculin dans les scènes. Zeph Cap – le protagoniste que l’on suit en priorité – est l’archétype même du héros sans défauts. Il a un mental d’acier, il est fort et ingénieux. Il déclenche l’admiration partout où il passe. Seulement j’ai eu des difficultés à m’attacher à lui, car il était beaucoup trop parfait, trop inaccessible. En dehors du moment présent où on le suit, on ne sait pas grand-chose de lui. J’avais envie de me retrouver en lui, comprendre son leitmotiv, mais les émotions et les sentiments sont des notions que l’auteur a choisi (car à mon avis il s’agit d’un choix) de ne pas aborder en profondeur. L’action et la tension sont au rendez-vous, mais les fêlures et les doutes ne tiennent pas une place équivalente. Après, je pense que c’est surtout une question de goût, donc ce qui me déplaît pourrait plaire à d’autres.
En dehors de cela, j’ai embarqué dans l’histoire et je me suis laissée porter sans lutter. La plume est exquise, fluide, avec une vraie personnalité. Ce choix de scinder les chapitres sous forme de journal est excellent (risqué, mais excellent !) et l’auteur a su l’exploiter de façon ingénieuse.
En résumé, un roman envoûtant où la guerre est au coeur de tout, où les enjeux sont conséquents et ne nous laissent aucun répit. Malgré des personnages un peu trop impénétrables à mon goût, l’histoire est dynamique et ne s’essouffle à aucun moment. Je suis impatiente d’en apprendre plus, cet univers m’a séduite.
Ma chronique :
http://april-the-seven.weebly.com/fantasy-high-low-heroic/la-guilde-des-marchands-de-pluie-tome-1-les-tours-de-lempire-robin-buisson
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