"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Original, sociétal, « Liberté Egalité Football » est atypique. Subtil et clairvoyant, la ligne de tir est dans un troisième degré. Ce roman intuitif est un livre blanc à bâtir, pierre après pierre. Ne pas hésiter une seconde et pénétrer subrepticement dans l’antre du Stade Vélodrome de Marseille. Ombre d’un club de football l’OM. Derrière l’arbre se cache la forêt, l’envergure d’un tracé spéculatif. La préface éveillée et lumineuse de François Coupry lève le voile. « « Il serait une fois, mais c’est un secret, une bibliothèque constituée de livres qui n’ont jamais existé. Comme dans une histoire de Borges, cette bibliothèque devrait être infinie…. Pour l’heure, mais l’horloge tourne, cette nomenclature est formée de vingt-six titres, démontrant soudain que cette bibliothèque n’est point infinie… » Lisez ce grand livre ! Les bienfaiteurs de l’humanité foulent ce stade salvateur. Tristan Moreau est un narrateur qui observe. Il regarde autour de lui telles des araignées prises dans les mailles des diktats, le monde du travail et son idiosyncrasie. Les cadres au labeur, formatés oubliant les essences révélées de la vie. L’engrenage financier, les heures passées dans l’indifférence à autrui. Nous ne sommes pas dans des clichés, des aprioris. Mais dans un silence de labeur qui étouffe les paroles toutes de compassion et d’altruisme. « Dans nos entreprises, où l’on obéissait plutôt aux commandements de l’argent, du profit, du carriérisme et de la compétition commerciale, qu’aux dix commandements des temps anciens. Il faut le reconnaître. Et ce constat était terrifiant. -Je crois que j’ai de plus en plus besoin d’aller au Stade Vélodrome, Jean-Luc… » Et là, les amis, les pages sont sublimes. Intuitives, intelligentes, rebelles et justes. Elles emportent sur le rivage, nos ressentis, nos attentes. La beauté est ici dans ce stade cosmopolite. Nous étions deux familles égarées en Israël. Nous étions deux familles isolées en Arménie. Nous étions deux familles oubliées en plein Maghreb… Marseille est une ville où l’on était italien le lundi, juif le mardi, arménien le mercredi, arabe le jeudi. Et l’on pouvait être aussi égyptien, libanais ou espagnol le reste du temps. Et où l’on attendait le dimanche pour être français tous ensemble…. Ce récit est un papillon de nuit, une bouée de sauvetage, des mots puisés en plein désert dans l’encre des certitudes. Les supporteurs de l’OM sont des hommes et des femmes résistants et convaincus, nos doubles affirmés. Ils peuvent changer le monde. « Si le premier savait que notre nation avait besoin de révolution, le second savait que notre nation avait besoin de poésie… » L’auteur Philippe Jardin rassemble l’épars. Que c’est beau et noble ! Voir le Che et Arthur Rimbaud à Marseille point dans le centre d’un stade regain, métaphorique. « Liberté Egalité Football » est ingénieux et bouscule les codes. Coup de pied dans un ballon symbolique. Les supporteurs vont sortir du stade mythique. Pourvoir à la justice, à l’égalité à l’éclatante éclosion d’une fraternité révélée. Ce roman est un Sésame. Son ouverture, son altruisme, son éveil sont extraordinaires. Sa force est matrice. Emouvant par sa capacité d’engendrer un macrocosme. Profond, grave car possible il assemble l’humanité. Il est levier et gloire. Lisez-le ! Offrez-le ! Le dernier chapitre est un chantier à poursuivre. La transmission est ici. Et que ça fait du bien une telle lecture ! Merci Monsieur Philippe Jardin. Publié par les majeures Editions La Trace.
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