"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hai-Anh a toujours eu une relation compliquée avec sa mère Linh. Depuis que cette dernière est retournée vivre au Vietnam, elle s’interroge sur la jeunesse de cette mère à distance. Au fil d’interviews, la jeune femme découvre le passé d’une jeune fille arrivée dans le maquis pour retrouver son père parmi les révolutionnaires communistes. C’est là où elle s’est formée au documentaire, elle, devenue une cinéaste de 70 ans reconnue à l’international. Chaque chapitre s’articule autour d’un vocabulaire vietnamien, et les échanges entre mère et fille autour des souvenirs du Vietnam permettent de créer une complicité inédite entre elles. Sa mère lui raconte sa famille, le poids politique, le quotidien parmi les hommes dans le maquis, son amour pour le cinéma, les choix qu’elle a fait, contrainte ou volontaire.
Sông est un récit historique mais aussi un récit intime touchant. La vie de Linh est singulière et on suit avec beaucoup d’intérêt son parcours. L’élégance et la simplicité du dessin participent à la réussite de cet album, dont les qualités se dévoilent au fil des pages. Une merveille.
Une belle BD retraçant la vie de Linh durant la guerre du Vietnam raconté par sa fille Hai-Anh et illustré par son amie Pauline Guitton.
Linh, une jeune fille déterminée, décide de rejoindre son père qu’elle ne connaît pas dans le maquis. Elle y restera pendant 7 ans.
J'avoue mal connaître l'histoire de la guerre du Vietnam et la guerre d'Indochine. Ce témoignage sous forme de roman graphique m'a permis d'en savoir davantage.
C'est le récit d'une époque, de plusieurs générations, qui ont vécu durant la guerre du Vietnam.
C'est aussi la vie maquisarde que l'on découvre au fil des pages.
Le lecteur découvre le portrait de femmes, de mère, de fille, relatant ce pan de l'histoire avec une envie farouche de retracer leur propre histoire familiale.
Ces femmes nous transmettent une belle leçon de combativité, de courage et d'humanité malgré bien des obstacles à leur encontre.
Tout m'a plu dans cette lecture ! Que cela soit l'élégance de l'ouvrage, le graphisme, l'histoire et les thèmes abordés.
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Hai-Anh rentre régulièrement au Vietnam. Elle y retrouve sa mère, partie de France depuis longtemps.
Celle-ci lui raconte ses jeunes années, sa vie, comment, en pleine guerre, elle a pris le maquis pour rejoindre son père, cinéaste, qu'elle ne connaissait pas.
Elle se raconte aussi, elle, et se découvre, à travers l'histoire de cette mère combattante et volontaire, et nous dévoile comment une femme, aussi fort son caractère fut-il, a pu survivre, aimer, se surpasser, dans un contexte si rude...
Quelle découverte que cet album que je lis à l'occasion du Prix Orange.
Il y a tellement de choses à raconter de Song que j'ai presque envie de ne rien vous en dire ! Mis à part vous encourager à le lire !
Une grande Histoire qui en implique une multitude d'autres pas si petites.
Au cours des anecdotes évoquées par sa mère, l'autrice en apprend plus sur sa propre histoire, comprend mieux cette femme particulière qui lui a transmis tellement.
Dans ce maquis Vietnamien des années 70 ou il faut se construire en slalomant entre les bombes americaines, les traitres, le parti, le quotidien et sa propre histoire familiale dont elle ne connaît pas tous les détails, Linh, âgée alors de 16 ans, apprend. Rudement, mais convaincue, courageuse et passionnée. Elle grandit, se bat, aime, souffre, espère...
Elle apprend un "métier d'hommes" au milieu d'un monde d'hommes, en pleine guerre, conserve ses convictions politiques, s'accomplit... Et laisse entrevoir à sa fille après tant d'années les quelques meurtrissures qu'elle veut bien avouer.
Ce que son père lui a transmis, ce qu'elle transmet à sa fille.
Graphiquement c'est presque aussi une histoire de famille tant avec Pauline elles se connaissent bien.
Et la tendresse et la délicatesse avec laquelle le trait de l'illustratrice nous met somptueusement en image ces chapitres tous titrés d'un mot en vietnamien ajoute encore au caractère intime de ces récit de vie, de vies, poignants touchant aux tripes et au cœur.
Un récit intime dans toutes ses facettes brillamment livré et dessiné : pour un premier album : chapeau bas mesdames !
Que rajouter après ces chroniques convergentes des un.e.s et des autres sur la qualité de cet album ?
Que les autrices par leur choix narratif (boucles temporelles) et d'un graphisme simple avec des colorations toutes en finesse, installent le lecteur comme des confidents d'une histoire singulière (cf. les descriptions des chroniques) et de ces rapports particuliers de mère(s) et fille(s).
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