"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'adore découvrir les premiers romans et j'ai pu apprécier celui-ci.
Nous sommes en Italie, à l'été 1922, une alliance se noue entre Monsieur Leone et Zita. Monsieur Leone, passionné de courses automobiles est rentré de la guerre infirme. Zita est sa bonne, une fille de la campagne, fascinée par la conduite et possédant un don exceptionnel. Accompagnée de Emiliano, qui s'occupe de la voiture, elle va sillonner les routes de Lombardie, où elle va s'affirmer. Gagner quelques courses, mais Emiliano boit et veut profiter d'elle.
Il est difficile de s'émanciper et de s'imposer quand on est une femme, surtout quand on est issue de la campagne et que l'on évolue dans un monde machiste. Les cancans font le tour du village et tout se sait.
Zita réussira-t-elle ?
Gagnera-t-elle des courses ?
Un premier roman qui aborde différents sujets telle que la condition féminine, le fascisme en Italie, la course automobile. Un roman intéressant qui a mis un peu de temps à s'installer, mais dont les sensations et les odeurs se dégagent et nous transportent jusqu'à la fin du livre. Un très beau destin de femme.
Merci à Lecteurs.com et aux Éditions Albin Michel de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Pour son premier roman, Olivier Hercend se livre à une belle mise en lumière d’une femme en avance sur son temps, Zita, qui en choisissant d’assumer son talent de pilote automobile, va devoir affronter commérages, bondieuseries, machisme et autres obstacles.
Car est-il vraiment possible de s’émanciper lorsqu’on est une femme dans l’Italie de l’entre-deux guerres ?
Flanquée d’Emiliano, un homme profiteur, inconséquent et jaloux des qualités de conduite de la belle, le quotidien de Zita ne sera pas rose bonbon. Mais il lui reste le bonheur des courses qui fait oublier tout le reste et dont l’auteur restitue l’atmosphère au travers de descriptions vivantes et précises.
Le personnage de Zita sonne juste et nous donne à voir la condition des femmes de l’époque. Une jeune fille simple, et contrairement à ce qu’on pourrait croire loin d’être rebelle, mais qui aspire juste à réaliser son rêve dans lequel elle trouve un peu de liberté.
Le contexte historique avec la montée du fascisme donne également de l’épaisseur à l’histoire.
Une lecture touchante.
Mr Leone, ancien notaire rentré de la guerre sans ses deux jambes, a maintenant besoin de l’aide de Zita à la maison, et d’Emiliano pour lui servir de chauffeur, lui qui, passionné de course automobile, ne peut plus conduire lui-même.
Le jeune Emiliano qui a jeté son dévolu sur Zita va lui apprendre à conduire en cachette dans le but de se rapprocher d’elle. Elle se prend au jeu et l’avoue à son employeur qui va très vite voir en elle une championne en devenir. Il lui faut pour cela convaincre les parents de la mineure de laisser une fille, la leur, concourir à la course de la kermesse du village.
Devant le succès, monsieur Leone enverra sa pouliche sur les routes de Lombardie, seule avec Emiliano, pour assister à une course après l’autre…
Dans ce premier roman, Olivier Hercend a choisi de soulever des thèmes forts sans tomber jamais dans le cliché ou la morale du passé. Tout en finesse, sous une plume pudique, en faisant appel à nos cinq sens, en nous menant en voyage à travers l’Italie fasciste de 1922, il va inviter ses lecteurs à réfléchir sur des enjeux humains et de société primordiaux.
Il nous suggère, nous décrit, jamais ne nous explique et soudain nous ressentons ce que veut dire être femme (femme-objet) il y a cent ans en Italie, devoir être discrète, effacée, obéissante, subir les différentes formes de violence conjugale, l’emprise masculine, avoir peur de ses rêves, devoir s’évader dans le silence intérieur, là où personne ne peut franchir le moi profond.
En parallèle, il nous amène à réfléchir sur l’alcoolisme et ses conséquences, la paranoïa des hommes à la piètre estime d’eux-mêmes.
Il nous plonge dans une ambiance lourde, trouble, du monde des chemises noires et de l’embrigadement, de la haine grandissante, de l’anti-sémitisme dans ce pays qui sort à peine de la grande guerre que l’on ressent notamment à travers la souffrance de monsieur Leone…
L’auteur a choisi d’initier ses lecteurs au monde de la compétition automobile et je dois dire que j’ai aimé me sentir piloter ce bolide, coiffée du casque en cuir, sentant l’essence, accrochée à mon volant, voyant défiler les paysages… Je me suis sentie forte, libre, passionnée !
A lire si vous êtes une femme, si vous êtes un homme, si vous partez en vacance en Italie, si vous aimez les voitures et la compétition en général, si l’histoire vous intéresse, si vous voulez sonder la condition des femmes, si l’anti-sémitisme vous fait horreur, si vous voulez déchiffrer une époque annonciatrice de guerre, si vous voulez mettre votre ado en garde contre les ravages de l’alcool,… et si vous aimez lire !
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