"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je ne connaissais absolument pas l'auteur, je dois dire que depuis la découverte de cette histoire, je vais la suivre de prés, voir lire ses précédents romans.
L'auteure signe un roman court, d'une noirceur extrême à nous couper le souffle. Une histoire qui nous prend aux tripes, nous chamboule, totalement bluffant et nous met dans le questionnement.
Nadine est une jeune fille à la dérive en quête de soi, qui vient de se faire renvoyer de chez elle. .Elle trouve refuge "Aux Vignes", un nouveau monde de vie loin de la société, une vie marginale, un sanctuaire de squat, .Un endroit hors normes, où l'électricité, l'eau, les toilettes sont inexistants, elle devra trouver ses marques, et de se contenter du minimum vital. Deux marginaux, sont déjà installés , ils font connaissance, essayant de vivre en harmonie , loin de la réalité. Ils vivent sous une bulle, sans contrainte, une vie idéale , pour eux. On a envie de les secouer , les réveiller, et les faire revenir dans le réel loin de l'imaginaire. Les aléas de la vie peut partir en vrille très rapidement. L'auteure nous offre un cocktail détonnant , un mélange où la drogue, la violence, l'alcool, et tous les dériver, tiennent une place essentielle dans cette histoire. Un rythme qui monte crescendo accentuant le côté désespérer, de Nadine et ses acolytes. La plume de l'auteure est fluide ,sensible ,subtile, saupoudrée d'un brin de poésie.
La lecture est bouleversante . Un monde à part, terrifiant .Une fin magistrale pour ce magnifique roman.
Je vous le recommande.
Désoeuvrement, violence familiale, marginalité : c'est un cocktail qu'avait déjà utilisé l'auteur Nathalie Sauvagnac dans son précédent roman Les yeux fumés (un coup de cœur que je vous conseille d'aller découvrir si ce n'est pas encore fait !).
Elle récidive ici dans un environnement un peu différent puisque Les yeux fumés se déroulait dans une cité et ce dernier livre dans un squat en milieu rural.
Bien sûr, il faut aimer les livres un peu en marge aussi, les histoires noires et viscérales. Qui se lisent en écoutant de la musique ! Parce que c'est exactement ce que j'ai fait pour chacun de ses deux livres…
Peut-être bien qu'il y a de la musique dans ce texte… Une certaine forme d'urgence et donc de musicalité qui m'a littéralement happée.
D'abord la tension est constante, les chapitres incisifs.
Et puis, la vie même de cette anti-héroïne, la narratrice Nadine, semble sur le fil tout au long de ce récit. Ce rythme ajoute de la lourdeur à une atmosphère désespérément saturée.
Les secrets, le passé font de Nadine la femme marginale d'aujourd'hui (les explications sont dans les flashbacks…).
On n'est jamais totalement sûr du chemin qu'elle va prendre ou de ce qui peut lui arriver.
C'est une femme blessée qui rejoint le clan de ceux qui ont été abandonnés par la société, mais qui ont aussi choisi délibérément de se mettre en retrait. C'est évidemment une forme d'effacement de soi, du monde lorsqu'il devient insoutenable.
Le poème L'oiseau bleu de Charles Bukowski en prélude de l'histoire m'a mise sur la voie..
J'ai été littéralement enveloppée par cette nappe de pessimisme, par cette histoire forte, désespérée. Une plongée en apnée !
Mais j'ai aussi été touchée par la beauté de son personnage poétique, maudit.
Lire ce livre c'est comme recevoir un coup de poing dans le ventre : soyez averti !
Il y a une vraie, lourde intensité qui plane sur cette histoire.
C'est dur, froid, une lame…
Je l'ai lu en ces derniers jours de grisaille et il faut bien dire que ça n'a pas réchauffé l'atmosphère. J'ai même l'impression que l'air s'est raréfié.
C'est une lecture hypnotique qui m'a beaucoup fait penser au film La Haine…
Tu la sens la réalité, comme elle peut être brutale ?! Tu la sens la rage de ne pas vivre ce que tu devrais ? Les jours se suivent qui se ressemblent tous ou presque, la codéine, l'alcool, la dope pas trop coupée, les mecs qui se la racontent, les filles, la violence ordinaire… Il n'y a pas d'espoir?!
Philippe, c'est un mec ordinaire de la cité. La cité qui empoisonne, la cité qui emprisonne, la cité qui défigure, la cité qui emmure. Son pote Bruno a tout vu, tout fait, toujours en quête d'un auditoire avec ses tours du monde et ses aventures exotiques. Bruno parlerait à un tas de cailloux.
Entre une mère marâtre, qui le délaisse complètement au profit de son frère aîné, un bellâtre, coureur de jupons, un père totalement effacé et craintif, et toute une panoplie de relations plus ou moins toxiques, Philippe devra user de tout son courage, de toute son intelligence et de toutes ses convictions pour s'en sortir… Sans travail, sans but, sans bagage, il déambule, il glande, jusqu'au drame auquel il assiste et qui bouleverse tout… le compte à rebours a démarré jusqu'à l'inévitable.
« Les Yeux fumés » est un roman coup de poing, qu’on aime ou qu’on déteste. Sordide, glauque, dramatique…tellement banal en fait ! Entre crasse et béton, désespoir et perdition, violence et addiction, on s'englue dès les premiers chapitres dans la funeste existence d'un héros qui n'en a pas l'étoffe. Philippe n'est pas armé pour réussir dans la vie, malgré son envie et ses espoirs, et les parasites qui lui gravitent autour sapent sa moindre tentative de relever la tête. Ainsi se dévoile la vie quotidienne de la cité, souvent désolante et parfois violente.
L’histoire se déroule en deux parties avec un avant et un après le drame auquel il assiste impuissant, incrédule et qui le plonge dans un désarroi et la folie.
On peut dire que j’ai éprouvé de la sympathie et surtout de la compassion pour ce jeune adulte paumé qui ne demande qu’un peu d’amour et de considération. Attachant dans sa naïveté, sa solitude, son exclusion, ses rêves brisés.
Dans un style percutant, sobre, nerveux, réaliste, l’auteur livre un roman brut, sans fioriture, écrit à la première personne, ce qui permet une immersion totale dans le microcosme proposé et offre un premier rôle à un anonyme né pour le rester. Nathalie Sauvagnac y montre l’ennui, la débrouille, la peur, la violence, dans ces quartiers, fermés sur eux-mêmes. Le texte est vif, souvent cru, le regard est sans concession, mais toujours juste et bienveillant.
Une véritable pépite de noirceur, de plus en plus intense, jusqu’à l’implosion, d’une grande intensité psychologique et émotionnelle, mais compensée par l’humour du narrateur, que j'ai dévorée d'une traite. Le livre refermé, on en sort désemparé et pour ma part, il me hante encore. Pourtant, pour tout dire, à première vue, ce livre ne m’emballait pas vraiment mais le récit est très immersif, et une fois entré dans la cité, dans cet univers parallèle et pourtant si proche, impossible d’en sortir.
Nathalie Sauvagnac dépeint à la perfection cette difficulté de passer de l’enfance à l’âge adulte, et les conséquences dramatiques sur les plus faibles, les plus démunis, les « oubliés ».
Si vous êtes allergique aux romans noirs, âpres, rudes, passez votre chemin. Mais si vous recherchez le frisson, attendez-vous à être emporté par cette vague d’émotion de la misère à l’état brut.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !