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Le génie de Natacha Andriamirado est au cœur même de « la bouée ».
Le titre honore un fragment et se trouve être le fil rouge de ces textes cadencés, d’impulsions et de mouvements.
Ici, ce ne sont pas des théâtralisations mais le plausible d’aucuns vivent au ralenti ou en accéléré un jour certain. Une mise en abîme psychologique, philosophique et existentielle.
Sommes-nous nos propres choix ? Pouvons-nous céder face au temps? Bousculer les codes, les préjugés, les controverses, et les turbulences.
Affronter les conséquences ou saisir « La bouée ».
« Si une tempête survient, je crains chaque fois le pire, qu’elle se fasse emporter, qu’elle tombe de la falaise, qu’elle se blesse. Heureusement cela n’arrive jamais, elle revient, toujours, le pas alerte, le visage radieux, la peau salée par les embruns, les cheveux en bataille. Elle revient toujours. Et moi, je me sens revivre. »
« Marina » l’as de cœur, frémissements, matière ardente. S’élancer. Cette nouvelle est belle à pleurer.
Les textes contemporains, l’arborescence boréale, porte-voix, dévoilent ce qui dérange, empêche, foudroie. La marche de trop où tout bascule immanquablement. La capacité de changer. Les drames froissés, replis et confrontations, face à l’énigme de notre propre vie.
Le fatalisme, lame de fond, dans un face à face avec l’immensité de l’existence, échelle à corde.
Dire aussi, le regard affûté de Natacha Andriamirado qui dévoile subrepticement, ce qui peut être notre quotidien, nos fragilités, nos soumissions, nos pas de côté, nos faiblesses et nos doutes si furieusement bénéfiques. « Bouée ou pas bouée ».
Comment s’éveiller sans illusions ?
Vivre en être réalisé. Un viatique.
Toutes tremblent de ce crucial qui interpelle notre propre cause. Toutes sont alliées et nos complices. Toutes ont croisé nos regards un jour certain.
« La bouée » qui changera tout. Ce peut être une image, un flash, un sourire, un coup de poing, une personne, un jour, le manque ou le plein, l’exaltation ou la tristesse, une main tendue.
Lâcher ou saisir. Ce grand livre des possibilités est intuitif, éclairant. Il touche par sa vérité, sa justesse, sa maturité et par l’envergure des choix prononcés.
J’ai aimé ces nages existentialistes. Le triomphe des mots d’une auteure complice de notre monde. C’est un livre cadeau qui donne les forces nécessaires pour résister, fuir et revivre.
Il est aussi du côté du cadran de la liberté. Il est des histoires ainsi qui sont nos siamoises. Un livre révélateur à haut potentiel. Publié par les majeures éditions Quidam éditeur.
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