"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette enquête palpitante m'a plongée avec effroi dans une course effrénée contre le Mal. Les victimes de harcèlement scolaire ou sexuel gardent des séquelles indélébiles. Leur vie d'adulte est fortement impactée par le souvenir des tortures morales et physiques. Devant l'inactivité de la police, l'impunité des tortionnaires et l'importance des traumatismes, la vengeance peut sembler la seule solution.
L'histoire :
Une jeune fille est retrouvée inconsciente dans un parc parisien, droguée et maculée de peinture rouge. Apparement, elle a été victime d’un jeu qui fait fureur sur les réseaux sociaux : le Witch Game, dans lequel les organisateurs lancent des défis toujours plus dangereux. Peu de temps après, une cinéaste est découverte morte chez elle, victime d’une mauvaise chute. Simple accident domestique ? L’inspectrice Anne Lavelli n’y croit pas. D’autant que la victime préparait un film polémique sur les violences faites aux femmes. Alors que Lavelli enquête en parallèle sur les deux affaires, elle découvre qu’elles sont liées à une vague de suicides de jeunes filles, vingt ans auparavant. Dans l’ombre, un assassin semble tirer tranquillement les ficelles d’un véritable jeu de massacre. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter…
« Memento mori » est un thriller dramatiquement d’actualité. Effectivement, il traite notamment des thèmes du harcèlement scolaire en particulier, ainsi que des possibles effets néfastes des nouvelles technologies, comme les réseaux sociaux. Pas une semaine ne se passe, sans que l’un ou l’autre média ne fasse mention de terribles faits divers en lien avec ceux-ci.
Alternant deux époques (2001 et 2021), le livre se concentre sur deux enquêtes policières qui semblent aux premiers abords distincts mais dont l’inspectrice Anne Lavelli est convaincue au fond d’elle même qu’elles sont intimement liées. D’un côté, une adolescente est retrouvée inconsciente dans un parc, peinturlurée de rouge et de l’autre, une cinéaste décédée après ce qui semble être un accident domestique mais qui se consacrait à un reportage consacré aux victimes de harcèlement en milieu scolaire.
Ces passages récurrents entre 2001 et 2021 risquent de parfois vous déstabiliser, comme j’ai pu l’être au départ. Il est important, dès les premières pages, de bien visualiser les personnages afin de savoir les replacer ensuite ainsi que de ne pas manquer le titre à chacun des chapitres.
De plus, étant donné ces fréquentes alternances entre des chapitres courts, il y a bien lieu de positionner correctement les personnages afin de se rappeler plus aisément qui est qui dans l’histoire.
Une fois ces deux points d’attention à l’esprit, le lecteur est pris par les enquêtes policières. Vu que les coupables sont assez vite désignés, ce n’est pas leur détermination qui importe, mais plus le dénouement et la façon dont il sera présenté.
J’ai passé un vraiment moment agréable de lecture. Le rythme soutenu par le style d’écriture fluide et des chapitres denses engendre un bon suspens attrayant. Deux ou trois surprises égrènent le récit, ce qui n’est pas sans me déplaire. La façon dont l’autrice, Mia Leksson, traite de ces dangers contemporains fait échos de justesse et occasionnera sûrement intelligemment plus d’une réflexion à ses lecteurs.
Il s’agit du second livre de Mia Leksson traitant de ces thèmes de harcèlement, cyber-violence après « Dark Web », paru également chez City Editions que je pense bien lire un de ces quatre.
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