"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une prof se retrouve un vendredi soir enfermé dans le local de la photocopieuse, sans pouvoir avertir qui que ce soit. Elle sait qu'elle risque d'y rester tout le week-end, et plutôt que de sombrer dans le désarroi, elle cherche à mettre à profit ce répit... Elle réfléchit sur ce qu'elle a fait de sa vie (sa vie de couple, sa vie de famille mais aussi sa vie professionnelle).
Ce qui est intéressant, c'est qu'on a en même temps le point de vue de son entourage : ce qu'ils ressentent en son absence par exemple. On a enfin une rétrospective de cette année à l'école et des bons moments qu'elle a passé avec cette ancienne copine qui devient sa collègue.
Je me suis bien retrouvée dans cette vie de profs. On rencontre les mêmes soucis en Suède qu'en France !
Le fait d'avoir le regard des autres sur cette prof et de savoir ce qu'elle pense d'elle-même en même temps est intéressant. C'est une réussite. C'est très bien écrit et cela se lit très facilement.
J'ai rencontré l'auteur au centre culturel suédois à Paris et elle nous a fait une démonstration de slam en suédois : très sympa ! Heureusement, j'avais la traduction en français... On retrouve finalement cette impression d'écriture fluide.
L'aventure tragi-comique d'une épouse suédoise
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J'apprécie beaucoup ce que propose la maison d'édition Gaia. Je ne suis jamais déçue. De surcroît, je suis de plus en plus attirée par la littérature scandinave.
Dans ce primo-roman, une auteure suédoise conte les déboires d'une quarantenaire enseignante qui se souhaite parfaite à tous points de vue. Avec ce qu'il faut de causticité et de grotesque, elle place son personnage dans une situation cocasse : la survie dans un endroit clos.
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Une épouse-mère maniaque et "freak control" se retrouve à son insu enfermée dans la salle de photocopie du collège le temps d'un week-end.
Durant son enfermement , elle puise dans ses souvenirs pour une introspection forcée. On assiste alors à ses moments de doute, de rancoeur, de fêlures conjugales et d'insécurité. Il est clair que l'héroine n'a pas une place enviable.
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Sur un thème assez classique de fragilité féminine, l'auteure sort tout de même son épingle du jeu. Cela fonctionne même parfaitement. Le ton est juste, amer sans apitoiement, et résolument positif. Car cette femme va sortir de sa "léthargie" pour coucher tout cela sur papier (c'est à peine esquissé dans le récit mais on le devine ).
Il n' y a pas que son point de vue puisque le mari (presque infidèle) nous donnera son avis sur la question de cette "crise conjugale débutante". Le portrait de la meilleure amie extravertie est le contrepoint de la fragilité de l'héroine.
Sous un air humoristique et absurde (au début j'ai ri de cette situation), cette histoire sonne juste et est ancrée dans la réalité. Si probable que je me demande si ce n'est pas un récit d'autofiction.
J’ai acheté ce livre à cause de la photo amusante. Chez moi, en lisant la 4ème de couverture, un instant de silence….. Et oui, je suis claustro et j’avais des angoisses pour ce personnage !!!
Mais bon, allons-y cocotte, le coq chantera plus tard !!!
Donc, Eva-Lena, la quarantaine, prof coincée, ultra-perfectionniste, coincée, bref, l’opposé de la bonne copine. C’est une femme de devoir et non une femme de plaisir…. Hou la la, quel portrait je lui fais !!!! Mais bon, franchement, pas envie de la fréquenter. Seule son amie retrouvée, est capable de la dérider.
Pour se mettre en avance, un vendredi soir, elle se rend en bicyclette à son collège pour faire des photocopies et hop, le piège se referme. Entendez par là qu’elle ne peut plus sortir de ce local sans fenêtre et de dimensions réduites. Que va-t-elle faire ??? S’énerver ? C’est mal la connaître. Eva-Lena est certaine que le vigile passera et la délivrera. Que nenni. Il lui faut se rendre à l’évidence, elle restera coincée ici un long, très long moment. Voyons, nous sommes vendredi soir….
Elle en profite pour ranger le local (ce vieux réflexe d’ordre), dort, compte les dalles du plafond, en actionnant la minuterie, elle compte les secondes jusqu’à ce que la lumière s’éteigne…. Toujours rien à l’horizon.
Alors là, le cerveau se met en marche, elle repense à sa vie qu’elle juge très convenable, ce sont les autres qui ne comprennent pas… Elle fait tout pour leur bien !!!!!
Eva-Lena, enfermée dans ce cagibi, ne peut se laver, elle est OBLIGEE de faire dans la poubelle puisque l’horloge biologique a ses impératifs. Petit à petit, l’armure se fendille, elle commence à s’humaniser. Ses méditations ne portent plus seulement sur les devoirs, mais aussi sur sa vie, leur vie de couple, la vie de famille. Elle commence à entrevoir le fait qu’elle est à côté de sa vie. Bref, elle entame une remise en question.
Les traits des personnages sont un peu outrés. ….Bien sûr, l’on ne s’y reconnait vraiment, mais alors vraiment pas, par contre, la collègue !!!!.
Que dire ? Tout ceci m’a paru un peu longuet, froid. Je ne peux nier que l’écriture est agréable, mais bon… après, je ne peinais pas à m’endormir et je ne rêvais pas que j’étais enfermée.
Une situation exceptionnelle pour se remettre en question.Solitude et enfermement aident à réfléchir , on devrait faire retraite dans un monastère au moins une fois dans sa vie pour prendre du recul et voir les choses sous un autre angle : voilà la morale de l' histoire écrite non linéairement et alternant trois sujets: l' héroïne, son lieu de travail (non anodin, c' est un collège, lieu de formation) et ses proches.
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