"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Francis Gleeson (d’origine irlandaise) et Brian Stanhope se sont rencontrés à l’école de police de New-York au début des années 70. Mariés puis installés avec leur épouse respective en banlieue (à Gilam), le quotidien des deux familles demeurent toutefois bien différent …
Lena (la femme de Francis) a mis au monde trois filles en un peu plus de trois ans. Elle s’ennuie un peu et rêve de devenir amie avec Anne (la femme de Brian, également irlandaise …) Cette dernière (qui a fait une fausse couche durant sa première grossesse) est bipolaire et ne désire se lier avec personne … Elle rend d’ailleurs très malheureux son mari et son fils unique (Peter) qui est – paradoxalement – l’âme soeur de Kate (la benjamine du couple Gleeson …) Un père et un fils qui s’acharnent depuis des années à ignorer l’évidence, plongés dans un déni total de la maladie mentale de la jeune femme, alors que tout le voisinage est au courant (ainsi que George, le frère de Brian …)
De leur côté, les parents Gleeson ferment les yeux devant les symptômes de la mère de Peter, afin d’éviter les « soucis de voisinage », se contentant de conseiller à leur benjamine d’éviter tout contact avec son fils … Et tant pis si les deux adolescents de quatorze ans doivent en souffrir ! Mais comment les deux collègues ont-ils pu faire preuve d’une telle lâcheté, voire d’une telle irresponsabilité, en relativisant l’acte particulièrement inquiétant commis par Anne, au Food King, à la veille de Noël 1990 ? Les conséquences en seront dramatiques pour tout le monde, cinq mois plus tard, faisant voler en éclats la vie des uns et des autres …
Un roman bouleversant et une analyse psychologique remarquable sur l’inévitable « effet papillon » provoqués par les accidents de la vie (plus ou moins volontairement laissés dans l’ombre …) Sur ce que certains considéreraient comme la cruauté ou la fatalité du destin quand d’autres (plus lucides) admettraient être les conséquences directes et tragiques de leurs mauvais choix … Une intrigue qui se déroule sur une cinquantaine d’années.
Je me souviens avoir lu, il y a plusieurs dizaines d'années, un article sur cette cuisinière, porteur sain du virus de la typhoïde, qui avait empoisonné plusieurs membres des familles qui l'employaient.
Quand ce roman est sorti, en 2014, je me suis promis de le lire, et c'est maintenant chose faite : il figurait dans le gros paquet reçu récemment de 10/18 !
Je m'attendais à un roman décrivant la maladie, sa propagation, l'enquête ...
Il y a de ça, mais pas que.
Il y a surtout l'histoire de Mary Mallon, son arrivée aux Etats Unis, son désir profond de devenir cuisinière, et non blanchisseuse comme tel était le destin des nouvelles arrivées.
Puis sa rencontre avec Alfred, son grand amour, celui à qui elle pardonne tout, même s'il ne le mérite pas forcément, celui dont elle financera les différentes addictions (alcool et drogues diverses, en vente libre, et puis plus .. )
Le roman nous montre sa vie pendant la longue quarantaine avant son premier procès et sa condamnation, les relations avec les différents médecins, les ananlyses qui la montent toujours saine alors qu'elle sème la maladie.
Un mystère de la médecine au début du XXème siècle qui a contribué à la connaissance de cette maladie et aux moyens d'en limiter la propagation.
Un roman factuel, qui décrit le destin d'une femme qui aurait juste voulu cuisiner pour les autres et partager son goût des bonnes choses !
Un roman qui offre également de belles descriptions du New York du début du XXème siècle et des conditions de vie des primo-arrivants.
Une écriture fluide et précise.
Un livre sur le pardon, les différentes épreuves qu'une personne peu endurer, la façon dont elle les acceptes et comment elle se reconstruit. Très beau livre, un peu long malgré tout
Ce roman nous parle de résilience, de pardon, de ce qu'on est capable d'endurer, de ce qu'on est capable de donner aussi…
C'est un roman assez long (mais sans longueurs !) qui suit la vie de familles finalement banales qui vont voir leur quotidien subitement bouleversé.
Il nous parle aussi du regard de l'autre et de ce qu'on projette sur soi, de fragilité, de folie, d'amour filial et de désamour dans le couple.
Ce sont deux familles de l'Amérique contemporaine qui ont la particularité de vivre l'une à côté de l'autre dans l'une de ces banlieues new-yorkaises que l'on imagine facilement, les pères de famille sont policiers et les mères étouffent littéralement d'amour pour leurs propres enfants.
En sujets connexes : l'origine sociale et culturelle (l'Irlande pour Anne et Francis), l'alcoolisme qui balaie tout d'un revers de la main, l'héritage familial…
Le doute, lui, s'insinue très doucement dans l'histoire, il avance à pas de loup… Tout n'est pas si lisse, si banal…
Mary Beth Keane dresse des portraits dévorants d'humanité, les personnages oscillent entre haine et amour. La vie dans toute sa dualité…
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