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Peut-on s’égarer, jouer le rôle primitivement dévolu à quelqu’un d’autre par amour ? Ou plus précisément en croyant à l’illusion amoureuse ?
C’est ce thème on ne peut plus fascinant qu’aborde Marie-Flore Larbodière dans son roman très éloquemment intitulé « Chimères à San Francisco ».
Résumons-nous : Hélène, critique pour un magazine d’art, aperçoit Sophie à travers les fenêtres d’une galerie d’art à Paris, près de la rue de Seine à St-Germain-des-Près .Elle réussit à entrer en contact avec elle et a rendez-vous avec elle à La Rhumerie, café branché dans ce même quartier .Ce que lui propose Sophie, ce n’est rien de moins que de l’accompagner aux Etats-Unis en Californie, pour la seconder dans l'organisation d’une exposition d’une galerie d’art située à San Francisco .Hélène, mue à la fois par un désir amoureux, l’attraction de l’inconnu, l’attrait pour une nouvelle activité, accède à sa demande .
Une fois sur place, elle fait connaissance avec des gens liés certes au monde des arts et de la peinture, mais surtout prisonniers de leurs conflits, de leurs nœuds de vipère .On se croirait dans un roman de Mauriac, sauf que les vies y sont, bien sûr, plus débridées , plus libertines aussi … Hélène croise Steve, jeune homosexuel, venu vivre ses orientations et fuyant son Portugal natal, moins réceptif à ses choix de vie .Elle y rencontre Maud, une femme implacable qui gère les galeries d’art d’une main de fer, et mélange allègrement les sentiments et les affaires .Des sentiments, elle en a nourri avec Stéphane, un homme en mal d’ancrage et d’affection qui voit en Hélène une source de sympathie et de confidence dès son arrivée . Elle rencontre également David, qui a été lié avec Maud dans le passé et est amoureux de Sophie.
Marie-Flore Larbodière démêle pourtant tous ces écheveaux de natures très composites et nous fait aimer ces personnages en proie à un grand désarroi affectif et en mal d’une reconnaissance sociale .Elle décrit aussi très bien les lieux branchés de San Francisco, Van Ness Avenue, Fisherman’s Wharf, Sausalito, tous ces endroits de sorties familiers à une certaine bohème artistique .Elle nous fait découvrir également le climat de la ville, cette douceur de température associée à un ciel souvent clair , sa liberté de mœurs .Tout cela séduira le lecteur, car la fin du roman, le suicide de l’un des personnages, éclaire le désir primitif d’Hélène pour ce qu’il est :une chimère .Lecture plaisante, intrigue bien menée, ce roman a tout pour séduire le lecteur .
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