"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman est le deuxième (et certainement pas le dernier) autour Eve Milano et Philippe Tavel, officiers de police judiciaire. Normalement on peut lire celui-ci sans avoir lu le premier, mais finalement, je me demande si pour la compréhension de l'écriture de l'auteur, d'adhésion à sa plume et à ses personnages, il ne vaut mieux pas avoir lu l'autre avant. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose que je trouverai certainement en lisant le premier. Ce qui fait que je suis un peu partagée sur cette lecture, il y a une partie qui va dire wahoo et l'autre qui va dire oui ok mais sans plus. Mais je pense que la conclusion sera "wais, c'est pas mal fichu quand-même".
Histoire : Quatre enquêtes différentes mais qui vont se regrouper le tout sur un fond de trafic d'enfants, de mafia albanaise. Je trouve que l'histoire est bien exploitée dans sa généralité, on voit certains rouages de la mafia, du trafic, on voit le malheur des enfants et comment ils sont exploités. C'est suffisamment prenant sans trop rentrer dans le voyeurisme, le malsain. Je vais garder cette notion de "généralité" car si je vais plus en profondeur, je risque de spoiler le fil rouge et ce n'est pas le but. Je dirai seulement que, pour moi, il y a trop de cadres différents au départ et j'ai eu du mal à tous me les approprier. Bien sûr cela n'est que mon avis personnel et en aucun cas, cela dénigre le travail de l'auteur. On sait que les quatre histoires vont se relier et on le voit très rapidement du point de vue du lecteur mais cela a du mal à avancer par moment et surtout, il y a des passages qui, pour moi, ne sont pas nécessaire à l'histoire principale.
Personnages : Je vais rejoindre un point déjà évoqué précédemment, comme il y a trop d'histoires différentes et bien il y a trop de personnages. On passe des uns aux autres trop rapidement et je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un deux, je trouve cela un peu dommage.
Plume : Sophie Mancel-Hainneville a une plume très agréable à lire, elle sait où elle va dans la conduite de son intrigue, son écriture est fluide. Le reproche que je pourrais faire, c'est la longueur et les longueurs. En effet le roman fait 448 pages et peut-être une centaine de trop. Pour moi, comme déjà évoqué, il y a des passages qui ne sont pas utiles à l'intrigue, il y a trop de personnages, il y a un peu trop de trop. En arrivant à la moitié du roman, je commençais à saturer et je n'arrivais pas à en voir la fin et pourtant l'histoire me plaisait ! Et puis, passé cette moitié, tout s'est accéléré et c'est devenu un vrai turn-over. Je n'ai pas pu décrocher et j'ai tout enchaîné ! Bon après, tout est devinable à l'avance, on ne va pas dans un véritable terrain inconnu, il n'y a pas réellement de surprise mais on a envie de savoir comment tout cela va se dérouler ! Allez, j'avoue, il y a un seul élément que je n'ai pas vu venir, je ne vais pas le dire car cela serait du spoiler, mais .... cet élément sert pour l'épilogue et promet une belle ouverture sur un troisième volet. Donc oui, malgré une plume un peu trop longue à mon goût, l'envie de découvrir le premier volet ainsi qu'une future suite est bien là !
En bref, c'est un roman pas mal rythmé qui vaut vraiment le coup d'œil et surtout qui donne envie de suivre l'auteur !
En voilà une belle découverte comme je les aime. Une auteure inconnue, une maison d'édition tout aussi inconnue mais « militante » comme elle se décrit puisqu'elle prend le risque de publier des auteurs inconnus, située dans les Vosges. Et une belle réussite que ce polar. Une belle écriture, un vrai suspense qui nous tient en haleine, des personnages attachants et avec une certaine épaisseur, crédibles et pas trop caricaturaux (à l'exception peut-être du major de gendarmerie Blainville) et surtout de vraies originalités dans les codes classiques du polar : le flic principal est une femme et quelle femme ! Eve Milano a le caractère bien trempé. Bien sûr comme tous les héros des polars de bonne facture, elle a vécu un drame personnel. Mais là où cela change c'est qu'elle ne laisse pas sa part d'ombre prendre le dessus et qu'elle est plutôt tournée vers la vie et vers l'avenir, quand tant d'autres héros sont des flics alcooliques, déprimés, sur la corde raide. On a même droit à un commencement de début d'histoire d'amour avec le légiste (personnellement, je m'en serais passée mais…). le contexte aussi est dépaysant et ça fait du bien puisque l'histoire se passe à Périgueux. Et ce roman est vraiment ancré dans la région, et j'aime ça. Et au-delà de l'intrigue, l'auteur explore la noirceur de l'âme humaine, la misogynie et son pendant le féminisme, le manque de moyens et d'effectifs dans la police et dans la justice. Même si j'avais assez vite deviné qui était le tueur, tout se tient plutôt bien, et il est difficile de lâcher ce livre. A noter tout de même quelques légères invraisemblances (notamment le hasard – malheureux pour le coup – que les trois victimes soient enceintes précocement, qui n'est en fait pas ce qui les lie pour le tueur) mais franchement on peut pardonner car sinon ça tient la route.
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