"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un parfum de corruption de Liu Zhenyun
Niu Xiaoli, est une jeune femme qui n'a pas froid aux yeux. Son père est mort à son adolescence et sa mère, a été chassée par Niu Xiaoli de la maison pour des raisons que je vous laisserai découvrir. Elle ne s'occupe plus que de son grand frère un garçon lâche, un peut benêt qu'elle veut marier à tout prix. Dans la campagne chinoise, les mariages sont arrangées et les fiancées achetées. Une fois la nuit passée avec sa jeune épouse, reconnue comme telle par l'autorité chinoise, celle-ci disparaît avec la dot. Niu Xiaoli s'engage aider financièrement par un prêteur dans une traque à travers les différents districts. On suit Niu Xiaoli dans ces différentes recherches ou elle s'aperçoit que celle qui l'accompagne dans cette démarche n'est pas tout a fait ce qu'elle en pensait.
Loin de chez elle, elle tombe dans les mains d'une mère maquerelle qui vantant sa beauté différente des autres femmes chinoises, lui propose un plan pour gagner rapidement de l'argent et notamment pourvoir rembourser ses créanciers qui l'accompagnent financièrement dans ses recherches.
Elle doit pour cela se faire passer pour une jeune fille de la campagne, vierge pour ainsi appâter des hommes les plus influents du district. On aura à la lecture de ces épisodes quelques recettes qui ne manquent pas de saveur si je peux m'exprimer ainsi, pour rester vierge après les différentes soirées passées avec ces illustres personnages. Cette partie de ce livre ou l'on suit pas à pas Niu Xiaoli dans sa quête, m'a conduit à poursuivre ce voyage C'est alors que cette traque pour retrouver sa débitrice s'enlisent au fur et à mesure de ses rencontres et des redondances du texte pour finalement s'effacer et présenter une image forte de la corruption qui règne à tous les étages dans la société, permettant de faire tomber des têtes trop dérangeantes pour le parti. L'on s'aperçoit alors que tous les destins sont liés. Les dignitaires déboursent beaucoup d'argent pour acheter des jeunes femmes vierges qui tombent dans la prostitution avec l'argent destiné à des travaux publics, favorisent des entreprises qui leur versent des pots de vins de toutes natures, voir même falsifie les conclusions d'un accident mortel de circulation pour sauver la tête d' un fils d'un haut cadre du parti impliqué, allant jusqu'à le planquer dans un régiment dont le général qui le commande, est lui-même redevable de ce haut cadre. On est en Chine, mais, rien ne dit que cela se passerait peut-être ailleurs !!
Nous retrouvons Niu Xiaoli, qui a pris le nom de Song Caixia ( nom de l'épouse du frère qui s'est enfuie avec la dot ) qui après avoir fait commerce de ces charmes est devenue riche et a pu s'acheter un commerce de restauration lors de son retour dans son village.
Ce parfum de corruption m'a laissé toutefois dans l'expectative, par ces nombreuses phrases redites presque mot pour mot ( peut être l'humour vanté en page 4 de ce livre ) au point que je me suis demandé à plusieurs reprises si je n'avais tourné les pages dans le mauvais sens. C'est un peu déroutant et n'étant pas précisément connaisseur de Manga, j'ai eu la tentation de ne pas aller plus loin. J'ai poursuivi la lecture d'un parfum de corruption, encouragé il faut bien le dire par les critiques lues des lecteurs. Mais à vrai dire, les chapitres entiers sur la corruption des hommes de pouvoir en Chine m'ont laissé froid . Ce parfum de corruption ne laissera donc pas beaucoup de sa flagrance sur moi. Bien à vous.
C'est un voyage en Chine que propose l'auteur dans son dernier opus. Une Chine cupide, infiniment complexe, très codifiée. le voyage débute en compagnie de Niu Xiaoli, jeune femme naïve et dégourdie, qui, pour récupérer l'argent que sa belle soeur lui a escroqué, va partir sur les routes et rencontrer un monde qu'elle n'imaginait pas. Il se poursuit avec Li Anbang qui, dans sa volonté de devenir gouverneur, ne va pas toujours faire les bons choix. Enfin, il se termine avec Yang Kaituo dont la vie va s'écrouler du fait d'un sourire malencontreux. C'est une Chine très hétérogène que raconte Zhenyun Liu, une Chine qui ne fait pas de cadeau (ou bien trop
Niu Xiaoli vit dans la campagne chinoise avec son frère et la fille de celui-ci, Banjiu.
Son père est décédé, sa mère s'est enfuie avec son amant. L'épouse de son frère s'est enfuie également.
Ce dernier est un incapable notoire. C'est donc Niu Xiaoli qui prend les choses en main et qui lui cherche une nouvelle femme.
Song Caixia une jeune femme hébergée chez le vieux Zin et originaire de la même province que son épouse va négocier avec Niu Xiali.
Après d'âpres discussions (ce passage m'a littéralement stupéfiée) elle accepte d'épouser Niu Xiaoshi contre paiement de 100 000 yuans. Ce qui est l'équivalent d'environ 12000 euros, une somme énorme pour Niu Xiaoli simple ouvrière dans une usine de textile.
Quelques jours après le mariage, Song Caixia disparaît. Niu Xiaoli va alors se lancer à sa poursuite pour tenter de récupérer son argent.
Mais cela va s'avérer plus difficile que prévu et pour rentrer au village sans perdre la face, elle va devoir elle-même se vendre et arnaquer.
Li Anbang est un autre protagoniste de ce récit. Il avait obtenu, il y a trente ans, une licence de mécanisation de l'agriculture.
Sans aucun piston il avait été affecté comme technicien dans une coopérative de matériel agricole.
De la campagne, il était retourné à la campagne.
Il occupait depuis trois ans ce poste lorsqu'une directive émanant du gouvernement central insista sur "l'importance du rajeunissement
et de l'intellectualisation au sein des équipes dirigeantes à tous les échelons, stipulant que les jeunes étudiants âgés de moins de trente ans
pourvus d'une expérience de base devaient intégrer les équipes dirigeantes des districts."
C'est ainsi que sa carrière prit un essor inesperé. Il est alors passé chef adjoint au département de l'agriculture du district, puis secrétaire ajoint du comité central du Parti, chef de district et ainsi de suite.
Il est devenu haut fonctionnaire et est en lice pour un poste de gouverneur de province. Mais il a deux autres concurrents.
"Le problème de la corruption en Chine était vieux comme le monde" dit un personnage de ce roman.
Les fonctionnaires ont oublié leur serment d'engagement "Oeuvrer pour le bien-être du peuple, travailler dans son intérêt, et sacrifier sa vie pour le Parti communiste". Seul importe leur enrichissement personnel. Pour obtenir un poste la solution habituelle est de dénoncer ses concurrents.
Li Anbang ayant une longue carrière et une famille à problème, les angles d'attaque contre lui sont nombreux. Pour l'aider à s'en sortir il va aller consulter
un maître taoïste qui va lui proposer une solution pour le moins extravagante.
Le personnage qui entraînera tout le monde dans sa chute est Yan Kaituo. Il a le titre ronflant de "directeur de l'administration routière du département responsable de la construction des routes et des ponts du district". Un accident spectaculaire et mortel, l'écroulement d'un pont, va faire de lui la cible des réseaux sociaux. Devant la pression populaire, une cellule d'investigation doit se mettre en place.
Dans ce vaudeville cynique, le yuan est le personnage central. Taoïsme, communisme, spiritualités et idéologies ont été balayées par un matérialisme pur et dur. La collusion entre fonctionnaires et hommes d'affaires est la norme et va toujours dans le sens de leurs inérêts communs.
Le fossé est immense entre privilégiés et pauvres, mais ces derniers ne font preuve d'aucune solidarité et se déchirent entre eux.
Tout s'achète et tout se vend, surtout les femmes, sans trop d'état d'âme.
L'intrigue est bien menée et le lien entre les divers personnages se dévoile petit à petit jusqu'au coup de théâtre final.
C'est un livre qui se lit facilement et non dénué d'humour mais qui m'a laissée totalement abasourdie.
Voici un roman intéressant qui met un coup de projecteur sur des aspects peu reluisants de la société chinoise.
Après lecture de la quatrième de couverture, je m'attendais à une histoire d'un seul tenant si je peux m'exprimer ainsi, mais ce n'est pas cette construction classique qui a été retenue par l'auteur de ce roman. On est plutôt sur trois-quatre histoires relativement indépendantes, je dis bien relativement puisque, vous vous en doutez sûrement, il y a bien des liens entre ces histoires. Ces liens restent assez "furtifs" cependant et viennent un peu comme un clin d’œil pour le plus grand plaisir du lecteur.
Chaque histoire se focalise sur une personne. Il y a quand même une chronologie qui se dessine assez facilement entre les histoires et l'ensemble réussi à être cohérent et clair, un point fort car ce n'était pas gagné d'avance.
Le point commun de ces histoires ? La corruption, la prostitution, la pauvreté, les manoeuvres politiques, bref les aspects peu reluisants de la société chinoise que j'évoquais au début de cette chronique.
Ces sujets sont évoqués avec beaucoup de justesse par l'auteur. C'est bien écrit et agréable à lire (je parle du style d'écriture bien sûr car les sujets abordés sont eux plutôt difficiles). Si je devais mettre un bémol, ça serait à propos des nombreuses redites. Pour les premières, j'ai fait abstraction mais il y en a vraiment beaucoup, c'est vraiment un marqueur du style de l'auteur visiblement mais il faut avouer que cela peut vite devenir très lourd pour le lecteur. Il y a parfois plusieurs pages consécutives (un petit exemple : le passage de la page 122 à 128) où l'auteur répète exactement la même chose plusieurs fois (parfois presque au mot près), cela alourdit fortement le texte.
Au-delà de ce petit point de style qui m'a un peu perturbé dans ma lecture, ce livre reste une découverte sympathique et c'est un roman que je recommande. Une plongée dans la société chinoise qui secoue et qui interroge !
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