Les conseils de la librairie "Obliques" sont autant de pépites littéraires...
Pour ce nouvel épisode de Ma Librairie, nous voici pour la première fois à Auxerre... mais nous sommes quand même "en territoire connu" puisqu'en poussant la porte de la librairie "Obliques" nous sommes accueillis par Grégoire Courtois, membre du jury du Prix...
Les conseils de la librairie "Obliques" sont autant de pépites littéraires...
Pourquoi lire Léo Malet aujourd'hui ? Parce que la bande dessinée (adaptations de Jacques Tardi) m'a fait découvrir cet auteur, dont je ne connaissais le héros, Nestor Burma, qu'au travers des adaptations télévisées. Quand j'ai commencé à lire des polars, dans les années 1960, l'auteur n'avait sans doute pas la même cote qu'Agatha Christie ou Charles Exbrayat...
Dans "Nestor Burma en direct", le détective a une nouvelle cliente, la jeune et belle Françoise Pellerin, speakerine à la télévision. La demoiselle se sent menacée, reçoit des lettres anonymes. Le détective ne croit guère au récit de sa cliente, pourtant la jeune femme meurt, empoisonnée.
Ce roman, regroupé avec d'autres dans un recueil baptisé "Dernières enquêtes", est l'occasion d'une plongée dans les balbutiements de la télévision (nous sommes au début des années 1960) et, plus étonnamment, dans la jet-set cannoise. À dire vrai, l'intrigue est franchement tirée par les cheveux. Ou comment ce qui ressemble à une banale escroquerie à l'assurance se termine en une série de crimes plus extravagants les uns que les autres...
Le personnage désabusé de Burma est attachant. Tel un guide, il nous entraine dans une visite un brin cynique des bas fonds de l'âme humaine. Léo Malet l'entoure de jeunes femmes capables de séduire le lecteur, à défaut d'y réussir avec le héros : Hélène, la fidèle secrétaire du détective, et Angela, la demoiselle de compagnie de la première victime.
Pas de quoi fouetter un chat dans tout ça, me direz-vous. Et vous aurez raison ! Car l'essentiel est ailleurs. Il faut le chercher dans l'ambiance que crée l'auteur, par son écriture et les descriptions qu'il fait des personnages, des lieux, des actions. On traverse le roman comme si l'on était sur les épaules du détective. J'ai écrit "écriture" ; "gouaille" aurait sans doute été plus adapté.
Chez Agatha Christie, il y a la rigueur du raisonnement (comme chez Conan Doyle). Chez Charles Exbrayat, on se souvient de l'humour, teinté d'un brin de nostalgie. Chez Léo Malet, c'est la gouaille populaire qui l'emporte.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2025/02/11/lecture-nestor-burma-en-direct-de-leo-malet/
Nestor Burma reçoit un message l'invitant à visiter un ancien camarade hospitalisé à la Salpêtrière suite à une agression. Quand il s'y présente, il est abordé par une jeune gitane qui lui apprend que l'homme est décédé...
Cette mort replonge Burma dans les souvenirs de son passé anarchiste où se cache les explications de ce décès.
La lecture du dernier tome, le quatorzième, des aventures de N. Burma illustrées par Jacque Tardi ("Du Rififi à Ménilmontant"), m'a donné envie d'en lire davantage. Je me suis alors procuré chez ma libraire préférée le tout premier opus, "Brouillard au pont de Tolbiac".
Je n'ai pas été déçu, même s'il y a beaucoup de similitudes entre les deux albums : le graphisme, évidemment ; l'ambiance parisienne des années 1950, d'autant plus que les 13ème et 20ème arrondissements de Paris étaient à l'époque assez proches sociologiquement ; la trame de l'intrigue, globalement assez simple.
Il me semble que la principale différence tient dans le niveau de détails à la périphérie du récit principal. Cela peut être le résultat d'une évolution progressive entre les premier et dernier tomes de la série. Je pense plutôt que c'est lié à l'originalité du tome 14 qui est une vraie création de J. Tardi, seulement inspirée par le personnage de L. Mallet : le Nestor Burma original n'a jamais enquêté à Ménilmontant.
Une série intéressante pour l'amateur de polar que je suis. J'y ai retrouvé avec plaisir un détective que j'ai plus vu à la télé (sous les traits de Guy Marchand) que lu dans les textes originaux de Léo Mallet. Un manque à compenser rapidement.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2025/01/16/nestor-burma-brouillard-au-pont-de-tolbiac-de-j-tardi-et-l-mallet-chez-casterman/
Un petit Nestor Burma.
J'apprécie toujours les ambiances et les gueules cassées de l'univers Tardi, bien assimilées par Emmanuel Moynot.
Par contre, j'ai trouvé l'intrigue confuse, trop de personnages et trop de rebondissements qui ne font pas réellement avancer l'enquête. Un poil bavarde aussi. Les répliques un peu forcées.
Je me suis poussé pour terminer et n'en ai pas acquis une quelconque satisfaction finalement.
Je vais faire une pause dans la série...
Si Léo Malet a choisi au milieu des années 80 Jacques Tardi pour adapter "Brouillard au pont de Tolbiac", ce n'est pas par hasard. Lui qui n'était pas amateur de BD disait que "Tardi a un pouvoir, à partir d'une photo d'un paysage, d'un pont qu'il reproduit servilement, son crayon ajoute quelque chose".
Il était donc tout indiqué pour retracer les chemins du détective privé Nestor Burma; entre différents arrondissements de Paris (Brouillard au pont de Tolbiac, Casse pipe à la nation et M'as tu vu en cadavre), et Lyon.(120 rue de la gare), des chemins qu'il a lui-même arpentés, friand de repérages. Quatre albums dans une intégrale que Casterman a la bonne idée de rééditer.
Je ne saurais dire l'importance qu'ont eu ces albums lorsque mon envie de me replonger dans la bande dessinée est revenue. Ce fut un choc. Visuel bien sûr avec ce noir et blanc maitrisé, ces atmosphères urbaines uniques et ce personnage inégalé. Moi qui n'avais alors pas lu Malet, je découvrais "Les mystères de Paris" et une porte s'ouvrait... Je ne l'ai jamais refermée.
Si la série a continué avec Moynot, Barral, cette intégrale à mettre sous le sapin nous offre les premiers instants de vie d'un privé mythique que je ne me lasse pas de redécouvrir. Rarement une osmose entre un auteur et un dessinateur ne m'aura paru aussi évidente.
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