"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ernst Jünger (1895-1998) commença à écrire dès l’âge de 14 ans et produisit ses dernières pages à celui de 101 ans. Lors de la première guerre mondiale, il se révéla être un combattant héroïque. 14 fois blessé, il échappa par miracle à la mort et fut le dernier titulaire de l’ordre « Pour le mérite », créé par Frédéric II de Prusse. Il passa au total quinze années sous les drapeaux et le reste de sa vie à lire et à écrire. Issu d’un milieu d’aisance récente, il avait six frères et une sœur. Elève solitaire et assez médiocre, il se réfugiait souvent dans la lecture. Très jeune, il finit par fuguer pour s’engager dans la Légion, histoire d’aller voyager en Afrique. Mais il est récupéré par sa famille six semaines plus tard. L’année suivante, il s’engage dans l’armée pour ne pas avoir à terminer ses études. La guerre venue, il se retrouve sur le front. Il participe activement à la bataille de la Somme. Alors qu’il est en train de déjeuner, il est blessé par un éclat de shrapnell et évacué vers l’arrière pour y être soigné, ce qui lui permet de ne pas se retrouver mêlé à une offensive meurtrière dont quasiment aucun de ses camarades de combat ne réchappera. Il participera également à la seconde guerre mondiale, mais de manière plus agréable, en suivant de loin les troupes et en séjournant à l’état-major parisien, ce qui lui permettra de fréquenter les meilleurs endroits de la capitale, toute l’intelligentsia et les puissants de l’époque…
« Ernst Jünger, dans les tempêtes du siècle » est la biographie particulièrement détaillée de l’un des écrivains allemands les plus prolifiques et les plus récompensés du siècle passé. Il aborda de nombreux sujets (la guerre avec « Orages d’acier », mais aussi la politique, la philosophie et même le fantastique et la science-fiction avec « Héliopolis » et autres) et utilisa diverses formes littéraires (le récit, le journal intime, l’essai, le roman, le conte voire la parabole). Le lecteur apprendra beaucoup de choses sur l’écrivain perfectionniste qu’il était (il proposa pas moins de sept versions différentes d'« Orages d’acier »), sur sa passion pour l’entomologie et les voyages un peu partout sur la planète. Il découvrira qu’il fut inquiété après guerre lors de la période de dénazification de l’Allemagne de l’Ouest. Il ne s’était pas compromis avec les nazis, avait même refusé tout soutien ou collaboration alors qu’il était porté aux nues par eux comme héros national et pourtant les Britanniques lui infligèrent une interdiction de publier qu’il contourna d’ailleurs en allant s’installer dans la zone française d’occupation où il put s’exprimer sans problème. Ouvrage intéressant, mais de lecture un brin laborieuse. L’auteur ne se contente pas de raconter la vie de l’écrivain, il analyse un peu trop longuement chacune de ses œuvres, lesquelles furent fort nombreuses et souvent redondantes.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !